Six années se sont écoulées depuis le début du ralentissement économique mondial, et pourtant la crise continue d’être d’actualité. Ce mardi 12 juin, l’Institut national d’études démographiques (Ined) a publié son analyse de l’impact de la crise sur les politiques familiales en Europe. Les résultats montrent qu’en Europe, le domaine de la petite enfance reste une priorité.
Les Etats européens ont pris de nombreuses mesures pour faire face à la situation économique critique de ces dernières années. Plus ou moins importante selon les finances publiques des Etats, l’aide aux familles a été fondamentale dans tous les pays du Vieux Continent. La crise, explique l’Ined, a eu "des répercussions d’intensité et de nature variées sur les politiques familiales des différents pays". L’Institut a toutefois constaté un point commun: les pays ont tous riposté en deux vagues.
La majorité des Etats a d’abord augmenté ses dépenses en faveur des familles pour maintenir leur pouvoir d’achat. "Beaucoup de pays ont d’abord accru les prestations familiales, les aides au logement, ou décidé de mesures fiscales destinées à amortir les effets de la crise sur le revenu des ménages", analysent les chercheurs.
Mais dans une seconde vague, c’est l’inverse qui a suivi avec une maîtrise des dépenses devenue impérative. Les Pays-Bas ont réduit considérablement leur enveloppe dédiée à l’aide à la petite enfance en la diminuant de 1 milliard d’euros.
Quant au gouvernement allemand, il a lui aussi investi dans le domaine en dopant le développement des structures d’accueil et octroyé des allocations pour les parents qui décident de garder chez eux leurs enfants. Par contre, les indemnisations du congé parental ont été réduites pour les revenus de plus de 1.240€ par mois. En ce qui concerne l’allocation de congé, elle a carrément été supprimée pour les chômeurs de longue durée.
La petite enfance est tout de même restée l’une des priorités des Etats. Interrogé par le quotidien La Croix, le démographe Olivier Thévénon explique qu’"à des degrés variables, il y a une attention de plus en plus importante portée à l’investissement dans les services d’accueil de la petite enfance au détriment des autres formes d’aides, notamment financières ". D’après le démographe, "l’idée que cet investissement est important pour assurer la réussite scolaire, pour permettre aux femmes d’avoir un emploi et pour soutenir la fécondité est de plus en plus partagée."
S.T. (avec La Croix)