Lors d'une intervention à la 26e session du Conseil des droits de l'homme sur l'article 3, Mgr Tomasi a rappelé l'urgence d'une intervention en faveur des enfants non accompagnés, ces "cibles d'abus facile". Il y va d'une urgence humanitaire. Vivre avec ses parents constitue un "droit humain naturel", quand bien même des frontières seraient traversées, estime-t-il.
En 2011, ce sont 12.225 mineurs non accompagnés qui ont demandé l'asile en Europe. La plupart venaient du Moyen-Orient et d'Afrique. Les Etats-Unis connaissent aussi une augmentation du nombre de mineurs appréhendés à leurs frontières. En 2013, 38.883 mineurs non accompagnés ont été appréhendés à la frontière américano-mexicaine. Les autorités attendent près du double cette année.
Un flux ininterrompu
Mgr Tomasi énumère les raisons de cet "exode de l'enfance": "Certains enfants veulent exercer leur droit naturel à être avec leurs familles qui résident dans un autre pays sans papier. D'autres sont confrontés à la nécessité d'échapper à un environnement violent. D'autres préfèrent encore mourir sur le chemin d'une destination rêvée de survie plutôt que de mourir de faim ou d'être tué par les gangs et le crime organisé chez eux. Enfin, l'attrait d'un style de vie différent présenté par la télévision pousse les autres enfants à se déplacer". "Sur les bateaux qui traversent la Méditerranée ou sur les chemins de fer qui relient l'Amérique centrale vers le Nord, ces enfants sont exposés à des abus sexuels, à la famine, à des mutilations et même à la perte de leur vie", dénonce le Saint-Siège.
Et Mgr Tomasi de suggérer quelques pistes favorables à la sécurité des enfants: "aider à lutter contre la violence urbaine à la source de l'exode des enfants; privilégier des voies légales pour la réunification des familles afin d'éviter les routes dangereuses; ouvrir des possibilités d'éducation et d'emploi pour les jeunes dans leurs pays d'origine, leur donnant ainsi un sentiment d'espoir en l'avenir et une raison de rester chez eux".
A.T. (avec zenit)