Pédophilie : l’ONU pointe du doigt le manque d’action du Vatican


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Pédophilie : l’ONU pointe du doigt le manque d’action du Vatican
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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onu_StSiegeL’ONU a remis aujourd’hui son rapport concernant les droits de l’enfant. Les experts de l'ONU pointent du doigt le manque d'action du Vatican dans le dossier sensible des abus sexuels. Sans entrer dans le détail des observations avancées dans le document, le Saint-Siège a réagi.

Tout en félicitant l'approche du Saint-Siège à veiller à ce que la législation de l'Etat de la Cité du Vatican soit conforme à la Convention, le Comité des droits de l’enfant des Nations Unies regrette que la même approche n'ait pas été suivie dans le cadre de ses lois internes, y compris le Droit Canon. Le Comité est également préoccupé par certaines des règles de droit canonique qui ne seraient pas en conformité avec les dispositions de la Convention, en particulier celles relatives à la protection des droits de l'enfant.

Le Comité est préoccupé par la position du Saint-Siège sur le fait que les autorités civiles ne devraient intervenir que dans les cas où un abus a été commis afin de ne pas interférer avec les droits et les devoirs des parents. Cette position compromet gravement les efforts et les mesures visant à prévenir les abus et la négligence des enfants. Le Comité est également préoccupé par le fait que le Saint-Siège n'ait toujours pas adopté une stratégie globale pour prévenir les abus et la négligence à la maison.

A ce sujet, le Comité demande au Vatican "de relever immédiatement de leur fonction toute personne suspectée d'abus sexuel et de déférer leur cas aux autorités judicaires compétentes à des fins d'enquête et de poursuites".

Selon l’ONU, le Saint-Siège ne reconnaît pas l’ampleur des crimes commis

Le Comité a toutefois noté l'engagement pris par la délégation du Saint-Siège pour maintenir la dignité inviolable de chaque enfant. Le Comité exprime néanmoins sa profonde inquiétude à propos des abus sexuels d’enfants commis par des membres des églises catholiques qui opèrent sous l'autorité du Saint-Siège. Le Comité déplore que le Saint-Siège n'ait pas reconnu l'ampleur des crimes commis, et n'a pas pris les mesures nécessaires pour traiter les cas d'abus sexuels d'enfants ni pour protéger les enfants. Les experts de l’ONU se disent également interpellés par le fait que le Saint-Siège ait adopté des politiques et des pratiques qui ont conduit à la poursuite des abus et à l’impunité de leurs auteurs.

Dans ce document, les juristes dénoncent également le fait que des agresseurs sexuels connus ont été transférés de paroisse en paroisse ou réaffecté à l’étranger dans le but de dissimuler ces crimes. Cette pratique, disent-ils, a d’ailleurs été documentée par de nombreuses commissions nationales d'enquête. Ils ajoutent que cette pratique de mobilité a permis à de nombreux prêtres de rester en contact avec les enfants et de continuer à en abuser.

La question "a été traitée de manière confidentielle et au travers de mesures disciplinaires qui ont permis à la vaste majorité des coupables et à presque tous ceux qui ont contribué à cacher ces crimes d'échapper aux procédures judiciaires". Le document évoque également qu’ "en raison du code du silence imposé aux membres du clergé sous peine d'excommunication, les cas d'abus sexuels ont rarement été rapportés aux autorités judiciaires dans les pays où ces crimes ont été commis".

Les réactions du Vatican

Dans un communiqué publié cet après-midi, le Saint-Siège a fait savoir qu’il prenait acte des observations le concernant. Le Vatican a affirmé qu’il allait étudier attentivement chacune des observations avancées dans le document "dans le respect de la Convention et en tenant compte de l'échange d'opinions" qui s'est déroulé le 16 janvier dernier à Genève. Le Saint Siège déplore une tentative d'interférer sur l'enseignement de l'Eglise catholique, sur la dignité de la personne et sur l'exercice de la liberté religieuse. Ceci étant, le Saint-Siège réitère son ferme engagement à protéger les enfants et à défendre leurs droits, en accord avec les principes de la Convention sur les droits de l'enfant, mais aussi dans le respect des valeurs morales et religieuses de la doctrine catholique.

ST/CP/AFP

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