Après de grandes tensions entre l’Eglise copte et le gouvernement des Frères musulmans, le nouveau président égyptien Adly Mansour a fait un geste d’amitié envers les coptes.
Les coptes orthodoxes fêtent Noël le 6 janvier dans le calendrier grégorien; c’est donc hier que le président égyptien s’est rendu à la cathédrale St-Marc au Caire en compagnie du patriarche copte Tawadros II.
Cette visite marque un revirement total de situation en quelques mois. Jusqu’au mois de juillet 2013, l’Egypte était gouvernée par le parti islamiste des Frères musulmans, dont les provocations envers la minorité chrétienne étaient devenues monnaie courante. Installé au pouvoir le 3 juillet dernier, Adly Mansour était auparavant juge en chef de la Cour constitutionnelle. Sa nomination à la suite du renversement du président Mohammed Morsi avait été saluée par l’Eglise copte, qui ne pouvait plus soutenir le régime des Frères musulmans à la suite de sa passivité complice devant les attentats dont était victime cette communauté chrétienne. Plusieurs attaques meurtrières avaient visé les églises coptes entre 2010 et 2013.
Une visite symbolique mais exceptionnelle
Cette visite est également exceptionnelle: la dernière fois qu’un chef d’Etat égyptien, à l’époque Gamal Abdel Nasser, était entré dans la cathédrale copte date de… 1968. Enfin, remarquons que le geste est aussi symbolique d’une prise de distance avec les principes islamiques, puisque la Charia interdit aux musulmans de fouler le sol d’une église.
Mais si cette visite est très symbolique, elle ne suffira peut-être pas à rassurer les quelque 10 millions de coptes (sur 84 millions d’habitants) qui vivent sous la pression quotidienne d’une société égyptienne qui s’islamise de plus en plus. La fin des provocations du gouvernement permettra peut-être un retour à la bonne entente entre les différentes communautés égyptiennes.
M. B.