Fondée au départ pour inclure les jeunes ouvriers dans la vie de l’Eglise, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne s’est éloignée depuis quelques années de l’intuition de son fondateur.
A l’image d’autres mouvements du "pilier catholique", la JOC ne se définit plus comme attachée à l’Eglise, mais se place plutôt dans la continuité d’un engagement social et politique. Cette vague de fond a déjà touché d’autres groupes depuis plusieurs années: les Scouts, le Patro, Action Damien, etc. Si leur engagement dans la société est à citer en exemple, leur prise de distance avec l’Eglise pose question.
La JOC s’est ainsi peu à peu rapprochée de certains cercles d’extrême-gauche, tant par la baisse du nombre de ses membres que par l’arrivée d’une nouvelle génération plus radicale.
Elle a ainsi participé aux manifestations sauvages contre le Conseil européen le 19 décembre dernier, manifestations qui avaient bloqué toute le centre-ville de Bruxelles.
Avec des slogans tels que "L’austérité ça pue!" ou "Stop aux SACs", la Jeunesse Ouvrière Chrétienne confirme sa parole forte sur le plan social, mais avec une déconnexion de la foi. L’engagement social est donc choisi pour lui-même et non plus en tant que moyen d’annoncer les valeurs chrétiennes de solidarité ou de justice. Soit l’inverse de l’intuition de base du cardinal Cardijn, qui avait choisi comme devise "Evangelisare Pauperibus": "Evangéliser les pauvres".
M. B.