L'église de Bertrix peut s’enorgueillir d’être la seule de la province à posséder deux magnifiques instruments.
Le premier, au jubé, succède à un instrument qui avait été installé en 1870.
Il s’agissait d’un orgue de 22 jeux de G.Cloetens. Ensuite Jean Van de Cauter fut mandaté par la Fabrique d'Eglise pour le projet d’un nouvel orgue. C’est le facteur d’orgue De Graaf qui le construisit en 1960. Il fait souvent mention que c’est M. Van de Cauter qui en est le facteur d’orgue, ce qui est une erreur, M Van de Cauteur est l’auteur du projet. A l’époque, il était mal vu de placer un instrument d’un facteur d’orgue protestant hollandais dans une église catholique. Voilà pourquoi aucun nom n’est indiqué sur l’instrument. Trois instruments de ce même facteur se trouve pourtant dans notre région: Bertrix, Maissin et Han-sur-Lesse. Cet instrument magnifique de 34 jeux sur trois claviers et pédalier est considéré comme historique. C’est en effet le premier orgue de style néo-classique qui fut construit dans le nord de l’Europe à cette époque. La qualité et le choix de sa sonorité, le nombre de jeux est remarquable. Le second fut construit en 1980 par la firme Thomas de Ster-Francorchamps. Il y avait au jubé des Pères franciscains un instrument de Ruëf. Cet instrument devenu muet fut remplacé par l’orgue que nous
connaissons. Il y récupéra certains tuyaux pour construire l’instrument actuel. L’orgue de chœur est composé de 12 jeux sur 2 claviers et pédalier. Un nouveau soufflet, placé au- dessus des tuyaux à l’arrière (réalisé en chêne et peau de mouton comme au 17ème siècle), fut réalisé. L’orgue a ensuite été harmonisé (pour donner aux tuyaux leurs caractères en fonction de la sensibilité musicale du facteur d’orgue et de l’organiste, ainsi que du lieu où se trouve l’instrument) et accordé comme à l’époque de J.S Bach.
Mais comment fonctionne l’instrument?
L’air venant des soufflets est acheminé dans les sommiers (sorte de table creuse où le vent est maintenu sous pression). Les tuyaux sont placés verticalement sur celui-ci. Lorsque l’organiste joue sur les claviers, la mécanique met en action une multitude de vergettes (baguettes en bois). A l’arrivée, une soupape s’ouvre laissant ainsi le tuyau chanter. Chaque tuyau a un timbre, une couleur totalement différente selon son matériau (bois, étain, plomb…) et sa forme.
Comme vous le constatez... La mécanique de l’orgue est aussi précise qu’un mécanisme d’horlogerie…
TG avec Etienne Mottoul.
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