Le pape François, qui célébrait pour la première fois Noël en tant que chef de l’Eglise catholique, n’a pas cherché à se mettre en valeur durant les diverses célébrations prévues à cette occasion. Au contraire, il a invité les chrétiens à mettre Jésus au cœur de leur vie et rappelé que la paix véritable est « un engagement de tous les jours ».
Après avoir rendu une courte visite à son prédécesseur Benoît XVI, durant laquelle ils ont prié ensemble avant de s’entretenir une demi-heure en privé, le pape François a célébré sa première messe de Noël en tant que chef de l’Eglise catholique. Une célébration simple, recueillie, dans la tradition des solennités de la basilique Saint-Pierre. A l’heure où il jouit d’une immense popularité planétaire, l’évêque de Rome s’est effectivement employé à ne pas être le centre de la fête. Déjà dans l’après-midi du 24, après l’inauguration de la crèche napolitaine place Saint-Pierre, il avait laissé l’archiprêtre de la basilique allumer « la bougie de la paix », un geste qui est généralement accompli par le pape en personne.
Une homélie concise et sans formule choc
De même, durant la messe, il n’a pas cherché à se mettre en valeur par une brillante prédication. Son homélie fut concise, sans formule choc ni allusion à l’actualité ou des sujets de société. Il y a plutôt développé un thème qui lui est particulièrement cher depuis son élection, celui du « peuple en chemin« . « Notre identité de croyants est celle de personnes en marche vers la terre promise« , a-t-il rappelé. » Si nous aimons Dieu et nos frères, nous marchons dans la lumière, mais si notre cœur se ferme, si l’orgueil, le mensonge, la recherche de notre intérêt propre dominent en nous, alors les ténèbres descendent en nous et autour de nous. »
Dans son homélie, le pape a également souligné le fait que les bergers ont été les premiers à recevoir l’annonce de la naissance de Jésus. « Ils ont été les premiers, parce qu’ils étaient parmi les derniers, les marginalisés. » « Nous te bénissons, Seigneur Dieu Très-Haut, qui t’es abaissé pour nous« , a-t-il poursuivi. « Tu es immense, et tu t’es fait petit; tu es riche, et tu t’es fait pauvre; tu es le tout-puissant, et tu t’es fait faible. »
Rechercher la paix véritable
Le lendemain, le pape a conservé la même attitude d’humilité pour son message Urbi et Orbi, dont il a respecté le rite, sans aucune innovation ou touche personnelle. Sauf celle de ne donner sa bénédiction qu’en italien, alors que Benoît XVI l’avait dite en 66 langues, l’an dernier. Une façon pour François de rappeler qu’il est avant tout l’évêque de Rome.
Fidèle à la tradition, le pape François a évoqué, tour à tour, les divers conflits frappant le monde, devant les quelque 70.000 personnes présentes place Saint-Pierre. Commençant par la Syrie, pour laquelle il a redemandé de prier, il a cité la Centrafrique, le Soudan du Sud, le Nigeria, la Corne de l’Afrique, la République démocratique du Congo, l’Irak et le conflit israélo-palestinien. Il a aussi prié pour des tragédies moins criantes ou géographiquement situées, mais touchant le monde entier, comme celle des « migrants en quête d’une vie digne« , celle des enfants « transformés en soldats« , celle de « notre planète, que la convoitise et l’avidité des hommes exploitent souvent sans faire preuve de discernement » ou encore celle de « la traite des êtres humains« .
Dans son message, il a aussi beaucoup insisté sur la notion de paix véritable, qui n’est pas « un équilibre entre des forces contraires« . « Ce n’est pas une belle façade, derrière laquelle il y a des oppositions et des divisions. La paix est un engagement de tous les jours, qu’on fait avancer à partir du don de Dieu, de sa grâce qui nous a été donnée en Jésus Christ. »
Au programme des prochains jours
Le pape présidera le 31 décembre prochain une cérémonie « en remerciement de l’année écoulée », avant de célébrer le lendemain une messe de Nouvel An, qui marque pour l’Église la Journée mondiale de la Paix. Enfin, le 6 janvier, aura lieu une messe à l’occasion de l’Épiphanie, qui célèbre l’incarnation du Seigneur dans le monde par la visite et l’hommage des rois mages à l’enfant Jésus.
P. A. (avec La Croix et Radio Vatican)