Al-Azhar et le Vatican : l’heure de la réconciliation


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Al-Azhar et le Vatican : l’heure de la réconciliation
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
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alazharLe 3 décembre dernier, la prestigieuse université sunnite du Caire (photo) a reçu le numéro deux du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. La rencontre, qui a duré 45 minutes, était cordiale et fructueuse. Al-Azhar se dit prête à reprendre le dialogue et la collaboration avec le Vatican.

Les fils du dialogue se renouent peu à peu entre Rome et Al-Azhar, la prestigieuse université sunnite du Caire. Mardi 3 décembre, le secrétaire du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et le nonce apostolique en Egypte ont été reçus par le bras droit du Grand Imam, Abbas Shouman, le conseiller pour le dialogue, Mahmoud Azab, et une dizaine de hautes personnalités de l'Université. Tous ont exprimé le souhait que les relations reprennent entre le Vatican et la plus haute autorité de l'islam sunnite.

Pour rappel, Al-Azhar, déjà échaudée par le discours de Benoît XVI à l'université de Ratisbonne le 12 septembre 2006, avait gelé ses relations avec Rome en 2011, suite à un attentat contre une église d'Alexandrie. Le pape avait alors lancé un appel afin que l'on protège les chrétiens. Des propos qui avaient irrité le régime égyptien et la prestigieuse université cairote.

Des "gestes positifs et sérieux"

Lors de l'élection du pape François, cette dernière avait déclaré qu'elle était prête à reprendre ses relations avec Rome à condition que "des gestes positifs et sérieux" soient posés pour "démontrer clairement le respect de l'islam et des musulmans". Ce que n'a pas manqué de faire le pape argentin, puisqu'à la fin du dernier Ramadan, il a adressé et signé lui-même un message aux musulmans du monde entier. De plus, dans son Exhortation apostolique sur l'évangélisation, il rappelle que le dialogue interreligieux est une priorité pour l'Eglise, et notamment avec l'islam.

Le Vatican regrette, cependant, que le dialogue avec l'islam reste confiné entre élites. Il voudrait qu'il se traduise également dans les législations, par le respect de la liberté religieuse, et qu'il se concrétise dans les rapports avec les administrations des pays musulmans. Et surtout que le dialogue entre croyants descende dans la rue.

P. A. (d'après La Croix et Radio Vatican)


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