Moines de Tibhirine: le juge français enquêtera en Algérie.


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Moines de Tibhirine: le juge français enquêtera en Algérie.
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

TrévidicIl y a une semaine, les familles des moines de Tibhirine ont été reçues à l’Elysée, en compagnie du P. Armand Veilleux, Père abbé de l’abbaye cistercienne N.-D. de Scourmont et procureur général de l’ordre des cisterciens à l’époque de l’enlèvement des moines. Le président Hollande leur a annoncé que le juge Marc Trévidic devrait être autorisé à se rendre bientôt en Algérie.

Cela fait deux ans que le juge d’instruction Marc Trévidic (photo), qui a repris l'affaire de l'assassinat des moines de Tibhirine, attend le feu vert pour se rendre en Algérie afin d'enquêter sur place sur l'assassinat des moines de Tibhirine, enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 puis assassinés. Par qui? Le mystère autour de cette question est toujours aussi épais. Il y a d'abord eu la piste islamiste après que le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni, ait revendiqué l’enlèvement et l’assassinat. Mais depuis 2009 et les confessions d'un général français (qui était alors attaché de défense à l’ambassade de France à Alger), les moines pourraient avoir été les victimes d'une "bavure" de militaires algériens. Depuis la France, le juge Trévidic n'écarte aucune piste. En Algérie, il souhaite interroger une vingtaine de personnes considérées comme les témoins-clés dans l’affaire, et effectuer, avec l’aide d’experts français, des prélèvements ADN sur les têtes des défunts qui doivent être exhumées. D’abord, pour vérifier qu’il s’agit bien de celles des moines. Mais aussi pour savoir si les moines ont été décapités avant ou après leur mort. En effet, si les décapitations ont eu lieu après, l'hypothèse de l'exécution par les islamistes du GIA sera déforcée.

"On peut encore découvrir beaucoup de choses"

Pour le P. Armand Veilleux, "Dix-sept ans après les faits, tous les spécialistes s’accordent à dire qu’on peut découvrir encore beaucoup de choses, même si ce sont des analyses très pointues et qu’il faut donc que le juge soit autorisé à travailler avec ses propres équipes et non avec celles des Algériens. C’est un des points de négociation. Déterminer qui auditionnera les personnes en est un autre, car même entre pays européens, il est parfois difficile que ce soit le juge du pays enquêteur qui interroge. Un juge d’instruction algérien a été nommé, dont on ne sait pas encore s’il servira d’intermédiaire ou s’il essaiera de se substituer au juge Trévidic."
Le juge français, spécialiste des questions terroristes, devrait s'envoler pour l'Algérie mi-novembre, pour une réunion préparatoire à son enquête sur la mort des sept moines.

P.G. (avec La Croix)

 

Catégorie : International

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