Suite à l’accord de principe pour permettre l’euthanasie des enfants sans accord des parents ni âge minimum, un groupe de professeurs de la KUL a exprimé sa vive opposition à cette dérive.
Une dizaine de professeurs de la Katholieke Universiteit Leuven (KUL), issus de disciplines multiples, ont exprimé leur vive opposition au projet qui se dessine actuellement au sénat visant à désormais permettre l’euthanasie des enfants malades. A leurs yeux, cette loi ne devrait s’appliquer qu’à des personnes en fin de vie, dont les souffrances physiques sont insupportables. Or, l’accord qui se préfigure en commission justice et affaires sociales du sénat fait justement l’impasse sur les critères de souffrance – tant physique que psychologique – pour laisser toute la responsabilité de l’évaluation de cette souffrance aux médecins et psychiatres.
Les handicapés mentaux et malades d’Alzheimer en danger
La dizaine de professeurs de la KUL a également attiré l’attention sur certains autres aspects contenus dans la proposition de loi, dont la situation des personnes démentes. En effet, les groupes politiques libéraux et écologistes désireraient faire sauter tout garde-fou à l’euthanasie des personnes atteintes de démence et qui ne sont plus capables d’exprimer correctement leur volonté. Parmi ces personnes, on compte notamment des handicapés mentaux et des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.
La dérive soulignée par ces professionnels, c’est de ne plus tenir compte de l’autonomie du patient, un principe majeur de la déontologie médicale. Un patient qui ne peut pas exprimer sa volonté n’est en effet pas en mesure de participer de manière pleinement volontaire à une euthanasie. Le risque est donc que l’euthanasie ne soit plus choisie, mais imposée !
Les professeurs louvanistes terminent par un appel aux sénateurs en faveur de critères encadrant mieux le concept de « souffrances insupportables » ainsi qu’une loi qui encadrerait le suicide médicalement assisté comme aux Pays-Bas.
La société civile s’exprime sur internet
Devant la volonté des groupes Open VLD et Ecolo au sénat de forcer le pas et d’arriver à un vote le plus rapidement possible, de nombreux citoyens belges ont exprimé leur indignation devant la dérive de l’euthanasie des enfants. Un documentaire intitulé « L’euthanasie jusqu’où ? » a fait le tour sur les réseaux sociaux mais n’a pas été reprise par les télévisions. Autre initiative citoyenne : une pétition en ligne sur le site Citizen Go a déjà obtenu près de 1.000 signatures en quelques jours. Cependant, la voix de ces citoyens indignés n’a pas été écoutée par les sénateurs.
M. B. (avec Belga)