Lundi 4 novembre, la Commission européenne a sommé les Etats-membres de réduire l'utilisation des sacs en plastique à usage unique, dont plus de huit milliards par an finissent en déchets sauvages, asphyxiant sols et mers. En dix ans, le Belgique a réussi à réduire le nombre de ces sacs de 86%, mais des efforts peuvent encore être faits dans ce domaine.
L'objectif de l'Union européenne est clair: il faut réduire de quelque 80% l'usage des sacs à poignée dits "légers". Ces sacs d'une épaisseur inférieure à 50 microns, encore distribués dans nombre de supermarchés européens. La raison est simple: si ces sacs à usage unique ont une durée de vie moyenne de 20 minutes, il leur faut environ 400 ans pour se décomposer. Il est donc grand temps d'agir face à ce problème environnemental, qui contribue à la formation en haute mer d'"un nouveau continent fait de déchets", a expliqué le commissaire européen à l'environnement, Janez Potocnik.
Bien, mais peut mieux faire
Si l'Irlande, le Danemark, la Finlande et le Luxembourg sont cités en exemple, la Belgique fait malgré tout partie des bons élèves. Il y a dix ans encore, trois milliards de sacs jetables étaient distribués chaque année dans notre pays. Ce qui représentait 680 sacs par an et par ménage (presque 2 par jour!), et 15 000 tonnes de déchets non recyclés. Heureusement, depuis 2003, le nombre de sacs plastiques à usage unique a baissé de pas moins de 86% dans notre pays. Il faut reconnaître que le secteur de la grande distribution a plutôt bien réagi. Dans un premier temps, il a pris des mesures comme le retrait des magasins des sacs à usage unique, le paiement de ce type de sac ou leur délivrance uniquement à la demande du client. Les solutions de rechange se sont également multipliées. Tant les commerçants alimentaires que les distributeurs non alimentaires vendent, outre les sacs réutilisables bien connus, des sacs en lin, nylon et jute, des sacs en polypropylène tissés, ou encore des sachets compostables.
Un problème environnemental très grave
Mais si le comportement des grandes surfaces et celui des consommateurs évoluent, le Belge consomme encore beaucoup trop de sacs plastiques par an, dont il ne se sert le plus souvent qu'une seule fois. Il est donc important de continuer à sensibiliser les commerçants, à développer des alternatives et à convaincre toujours davantage le consommateur des dégâts environnementaux provoqués par les sacs en plastique. Echouant dans des décharges à ciel ouvert ou dans l'eau, ces symboles de la société du jetable asphyxient mers et rivières, disséminent des microparticules de plastique dans tout l'environnement et constituent des menaces pour les oiseaux et les poissons.
P. A.