Le journal "Le Soir" rapporte le cas d'une habitante d'Anvers qui s'est vu refuser l'aide sociale par le CPAS de cette ville au motif, entre autres, qu'elle ne parlait pas flamand. On l'aurait alors redirigée vers le CPAS de… Bruxelles.
Les faits remontent à mars de cette année. Une personne venue s'installer à Anvers, après avoir quitté Anderlecht, a sollicité le Revenu d'intégration sociale (RIS) auprès du CPAS de son nouveau lieu de résidence. Mais ce RIS lui a été refusé. Dans sa réponse écrite, le fonctionnaire du CPAS d'Anvers motive ce refus par le fait que cette nouvelle anversoise ne pouvait pas justifier de la provenance de certains revenus, ne parlait pas néerlandais et n’avait pas signalé au CPAS d’Anderlecht qu’elle déménageait. Abusif ? Sans doute pas si l'on s'en tient au premier argument du CPAS d'Anvers pour expliquer son choix, à savoir le fait que le demandeur n'a pas communiqué l'origine de revenus. Mais ce qui pose problème ici est d'avoir ajouté le critère linguistique. "Un CPAS ne peut pas refuser une aide sur base d’une non-connaissance d’une langue. Cela ne fait pas partie des conditions inscrites dans l’arrêté royal", explique, dans "Le Soir", Christine Dekoninck, secrétaire de la section CPAS à l’association des villes et des communes de la Région bruxelloise.
Le président du CPAS de Bruxelles dénonce l'abus
Or, d'après plusieurs présidents de CPAS de la Région bruxelloise, cette pratique est courante dans certaines communes flamandes, dont Anvers. "Ces communes renvoient vers la Ville de Bruxelles les personnes dont elles ne veulent pas s’occuper", explique de son côté Yvan Mayeur. Le président du CPAS de Bruxelles indique que chaque année, plus d’une centaine de personnes arriveraient ainsi aux guichets du CPAS de la capitale.
Normalement, les personnes ainsi éconduites par ces CPAS flamands devraient intenter une action en justice. Mais comme elle ne parle pas le flamand, très peu le font…
"J'en ai marre de cette Flandre qui n'assume pas", s'est emporté Yvan Mayeur dans les colonnes du Soir. Et de plaider, pour résoudre ce problème, en faveur d'une automaticité des droits sur base de l’inscription au registre national.
De son côté, Liesbeth Homans, présidente du CPAS d'Anvers, a répondu que "Les affirmations d'Yvan Mayeur ne reposent absolument sur rien (…) Nous n'exigeons pas que les gens parlent déjà le néerlandais: nous leur offrons la chance d'apprendre la langue et les accompagnons dans ce sens".
P.G. (avec Le Soir)