Sainte-Croix aide les réfugiés afghans


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Sainte-Croix aide les réfugiés afghans
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
3 min

afghansLundi 30 septembre, une centaine de réfugiés et demandeurs d’asile afghans s’étaient installés dans l’église Sainte-Croix, à Ixelles. Un accord avait alors été passé avec les autorités de l’église pour que les occupants quittent les lieux dans l'après-midi. Les manifestants se sont exécutés. Par la suite, de multiples concertations, notamment au sein de la cellule paroissiale de Sainte Croix, pour trouver une solution de ré-hébergement, ont eu lieu. Enquête.

Un comité au sein de la paroisse a mis en place une action de solidarité pour venir en aide aux réfugiés. Collectes de vêtements, de produits de première nécessité pour des enfants en bas âges, livres et jouets, et même barbecues ont et continuent d'être récoltés en abondance.

Expulsion imminente

D’après nos sources, les Afghans réfugiés dans un lieu tenu secret à Ixelles, seraient au nombre de 330, dont 250 hommes, 50 enfants et 30 femmes… "Aujourd’hui, ils risquent d’être tous expulsés", nous révelent Krista Ginsztler et Brigitte Tihon, deux paroissiennes de Sainte Croix qui, avec l’abbé Luc Terlinden, organisent une action solidaire pour venir en aide aux réfugiés afghans. "Ils sont très stressés. Ils ne savent pas où ils iront après cette expulsion, de quoi ils auront besoin pour survivre, où dormir…", continue Krista. "Jusqu’à présent, ils ont reçu beaucoup de solidarité… L’ONG ‘Médecins du monde’ était présente auprès d’eux pour les assister au niveau médical. Les paroissiens de Sainte croix ont été très généreux également. On sait aussi, qu'à son tour, la mosquée de la rue Malibran leur a apporté une grande aide."

Dans quelques heures, les 330 Afghans seront certainement expulsés. A suivre…

Ce que dit le CIRE sur les réfugiés afghans

Dans une carte blanche parue le 4 octobre dans le journal Le Soir, le CIRE (coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers) demande de sortir les réfugiés afghans du "No man's land" actuel. Voici quelques extraits…

"La Belgique accorde la protection à certains Afghans. Mais à d'autres pas. Il subsiste d'importants problèmes dans l'examen de leur demande d'asile. La nationalité est souvent remise en doute par les instances d'asile pour ne pas accorder de protection, mais lors du renvoi, l'Office des étrangers les considère comme Afghans et les expulse vers Kaboul... N'est-ce pas totalement contradictoire? […] En 2011, la Belgique avait décidé de ne plus renvoyer les personnes vers l'Afghanistan. Aujourd'hui, la politique change. Nous constatons qu'il y a, depuis plus d'un an, de plus en plus d'enfermements en vue d'expulsions vers Kaboul. Souvent, il s'agit de jeunes hommes isolés, pour la plupart bien intégrés dans notre pays. Les familles, elles, ne sont pas renvoyées. Elles sont, de fait, "inéloignables." C'est ainsi que beaucoup d'entre elles se retrouvent dans l'illégalité, pendant des années, avec des enfants qui suivent une scolarité ou qui sont, pour certains d'entre eux, nés ici. Et c'est notamment elles que vous voyez ces dernières semaines dans les médias, désemparées parce qu'elles se retrouvent dans cette situation sans issue. [… ] Nous insistons également auprès des instances d'asile pour qu'elles examinent les demandes de protection de ressortissants afghans avec toute la rigueur qui s'impose, compte tenu de la nature volatile du conflit et des nombreux profils "à risque" listés par le HCR. Et pour qu'elles réexaminent les demandes d'asile d'Afghans sur la base des nouvelles recommandations du HCR".

De leur côté, les ONG "Médecins du Monde" et "Vluchtelingenwerk Vlaanderen" exigent que le gouvernement fédéral prenne ses responsabilités et trouve rapidement une solution pour les Afghans.

AL/Le Soir

Catégorie : Belgique

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