Une étude de la KUL et de l’ULB le confirme: être intérimaire ne conduit pas forcément à un emploi stable. Mais aussi inconfortable que soit cette situation, tout n’est pas sombre cependant.
Une étude de l’Université de Leuven (KUL) et de l’Université libre de Bruxelles (ULB), relayée par le journal Le Soir, s’est penchée sur le sort de 3.000 intérimaires affiliés à la FGTB. On peut en tirer plusieurs enseignements. Le premier est que l’intérim n’est pas vraiment un tremplin pour un emploi fixe. Près de 40% des sondés font constamment des missions d’intérim depuis le début de leur carrière et 34,6% par intermittence. Et les jeunes ne sont pas les seuls concernés par cet « enlisement ».
Dans le même ordre d’idée, la possibilité d’être embauché en CDI dans l’entreprise après l’intérim n’est que de 31,8% .
Par ailleurs, l’étude relève que 47,5% des intérimaires ont travaillé alors qu’ils étaient malades, surtout par crainte de perdre leur emploi (à 54%), ou par conscience professionnelle (à 30,9%) plutôt qu’en raison de la perte salariale (15,1%).
Autre point noir de l’intérim, la difficulté à contracter un emprunt, impossible pour 47,2% des sondés qui ont fait une démarche dans ce sens.
Par ailleurs, une proportion non négligeable (aux alentours de 10%) de salariés intérimaires se plaignent d’intimidations, de violences verbales et de comportements humiliants. Et un quart d’entre eux estiment aussi ne pas bénéficier d’un traitement équitable par rapport à ceux qui disposent d’un poste fixe et ce « en dépit de l’obligation légale d’aligner la rémunération de l’intérimaire sur celle du personnel fixe de l’entreprise », rapporte l’étude.
Du positif aussi
S’ils sont moins nombreux, quelques points positifs émergent aussi de ce sondage. Les auteurs de l’étude relèvent ainsi que les intérims de très courte durée ne sont pas la norme: les missions d’une semaine ou moins ne concernent que 10% des intérimaires. La plupart des missions confiées durent au moins six mois. Par ailleurs, 77,9% des travailleurs sondés se sentent bien intégrés dans les équipes de travail. Et ils sont presque autant à penser que leurs horaires sont compatibles avec une vie de famille.
P.G. (avec Le Soir)