Editorial de Jean-Jacques Durré, publié dans « Dimanche Express » n°30 du 8 septembre 2013 :
On ne le dira jamais assez: le dialogue permet d’aplanir bien des problèmes. En cette fin d’été, il y a urgence à renouer le dialogue dans bien des domaines et dans bien des régions du monde. Chez nous d’abord. Au moment où le gouvernement fait sa rentrée et doit traiter des dossiers sensibles à neuf mois des élections, on ne peut qu’appuyer les efforts qui sont faits par les partis de la majorité pour trouver des compromis satisfaisants pour tous. Certes, un compromis nécessite de faire des concessions, mais il reste la moins mauvaise des solutions car il est précisément basé sur le dialogue. Celui-ci permet de mieux comprendre l’autre et donc de travailler d’abord, non sur ce qui sépare les parties en présence, mais bien sur ce qui les unit. La moitié du chemin est déjà fait.
Le dialogue doit aussi reprendre ses droits là où parlent les armes. Le pape l’a encore évoqué lors de son entrevue avec le roi Abdallah de Jordanie à propos du dossier syrien. Il est intolérable que des populations entières souffrent, soient martyrisées, et que les droits humains les plus élémentaires soient bafoués, en Syrie, en Egypte et en République démocratique du Congo, entre autres. Il ne faut plus l’accepter. L’heure est à l’action, non militaire, mais bien au dialogue.
Convenons que dialoguer n’est pas la voie la plus facile. Les Eglises, et surtout l’Eglise catholique, tentent de promouvoir cette politique de la main tendue afin que des solutions pacifiques soient trouvées. Car chercher le compromis n’est pas humiliant: il grandit celui qui le pratique. Certains l’ont malheureusement payé de leur vie. Pourtant, c’est l’unique option pour que le monde vive en paix. Toutes les populations, tous les êtres humains, aspirent au bonheur, à la paix, à la dignité et à la sécurité. Il faut donc y travailler sans relâche, là où nous sommes, même dans les petits conflits quotidiens. C’est un devoir, car vivre en paix, dans la sécurité et la dignité, est un droit pour chacun.
Qu’attend donc l’ONU pour convoquer, avec toutes les nations de la planète, les protagonistes des dossiers syrien, égyptien et congolais pour tenter, par la force du dialogue et non des armes, d’apporter une solution à des conflits meurtriers, indignes pour notre humanité?