Le pape François interdit une messe en latin


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Le pape François interdit une messe en latin
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Si le pape ne désespère sans doute pas de convaincre certains "intégristes" de revenir dans le giron du Vatican, il ne semble prêt à aucune concession pour cela.

En renommant Mgr Guido Pozzo, à la tête de la commission "Ecclesia Dei" (notre info du 5 août), la commission vaticane chargée de "faciliter la pleine communion ecclésiale des prêtres, séminaristes, religieux et religieuses liés à la Fraternité Saint Pie X, et qui désirent rester unis au successeur de Pierre, tout en conservant leurs traditions spirituelles et liturgiques", le pape François montre que la porte n'est pas complètement fermée à l'égard des "intégristes" et que les efforts menés par Benoît XVI, pendant les huit années de son pontificat, devraient se poursuivre. Sans doute le pape estime-t-il qu'il est toujours possible de convaincre certains membres de cette fraternité, fondée par Mgr Lefebvre, d'accepter Vatican II. Pour autant, d'autres décisions du pape argentin montre sa détermination pour faire respecter les décisions du dernier Concile. Après les critiques explicites du passéisme de certains catholiques, le souverain pontife a en effet interdit la messe en latin dans la communauté des "Frères franciscains de l'Immaculée" (photo). Il a fait placer cette communauté sous la houlette d'un "commissaire apostolique" (une mesure que prend le Saint-Siège dès lors qu'une congrégation connaît des problèmes d'ordre divers) afin que ces frères célèbrent la messe selon le rite ordinaire en langue vernaculaire.
Cette nomination du commissaire apostolique ne concerne pas les questions liturgiques à proprement parler mais la vie et la gouvernance de la communauté dans son ensemble, et la décision du pape François vise surtout à répondre à des problèmes spécifiques et des tensions au sein des Frères Franciscains de l’Immaculée.

Risques d'instrumentalisation par des groupes traditionnalistes

Le commissaire, un capucin, le père Fidenzio Volpi, devra, tous les six mois, informer le Dicastère romain pour les religieux de son activité, en envoyant un rapport détaillé écrit concernant les décisions prises, les résultats obtenus et les initiatives qu'il considèrera utiles de mettre en œuvre pour le bien de l'Institut. Institut religieux masculin de droit pontifical, installé à l’origine dans la région italienne de Bénévent, les Frères Franciscains de l’Immaculée sont nés en 1970, sous l’impulsion d’un conventuel italien et ont connu au fil des ans un essor remarquable. Leurs idées maitresses : favoriser un retour aux sources originaires pour un renouvellement de la vie consacrée, être et agir comme Marie, à l’exemple de Saint Maximilien Kolbe. En France, les Frères ont une petite maison dans le diocèse de Fréjus-Toulon. Ils sont récemment revenus, en partie, à la forme extraordinaire de la messe en s’en faisant les promoteurs. Ce choix, préférentiel mais nullement imposé, selon les termes du supérieur, a été rendu possible par des textes adoptés sous le pontificat de Benoît XVI. La branche féminine de l’Institut en faisait un usage exclusif. Selon le site Vatican Insider ils auraient été "instrumentalisés" par des groupes traditionnalistes. Ils auraient même tenté une médiation entre le Saint-Siège et la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X. Le père Bruno, porte-parole de l’Institut a déclaré que les frères avaient accueilli, dans une attitude d’obéissance respectueuse la décision du Siège Apostolique et en tant que fils de l’Eglise, ils offrent leur collaboration la plus totale.

P.G. (avec Radio Vatican)

 

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