Après l’Australie, les Etats-Unis, l’Arménie et la France, c’est en Belgique qu’un nouveau mémorial pour le génocide assyrien Seyfo, perpétré par l’Empire ottoman en 1915, a été érigé. Dimanche 4 août, à Banneux, l’inauguration officielle du monument a été l’occasion de faire mémoire des atrocités et du nettoyage ethnique de 1915 mais aussi de rappeler que la politique négationniste de la Turquie est encore d’actualité.
Dans la mémoire collective du peuple assyrien, le mot Seyfo rappelle les atrocités et les nettoyages ethniques organisés de façon systématique et subis durant le génocide. Avec la participation de plusieurs centaines de personnes venues de Belgique, de plusieurs autres pays européens et des Etats-Unis, la cérémonie d’ouverture a commencé par le dévoilement du monument, un bloc de 12 tonnes en pierre du pays, sculpté entièrement par l’artiste assyrien Mouché Malké. Monseigneur Avgin Aydin, Evêque de l’Eglise Syriaque Orthodoxe, Monseigneur Aloys Jousten, Evêque de Liège ont procédé à sa bénédiction en compagnie de l’Abbé Leo Palm, recteur de Banneux et beaucoup d’autres représentants ecclésiastiques de l’Eglise Syriaque Catholique, de l’Eglise Syriaque Maronite, de l’Eglise Protestante Unie de Belgique, de l’Eglise Assyrienne d’Orient, de l’Eglise russe orthodoxe de Liège.
Plusieurs orateurs ont défilé à la tribune pour réclamer la reconnaissance du génocide Seyfo par la République de Turquie, état héritier de l’Empire ottoman. Comme Fatrus Gabriel, de l’Institut Syriaque de Belgique… « Il s’agit d’un monument pour la paix ! L’artiste a gravé une colombe tuée pour commémorer nos martyrs. […]Nous espérons que ce monument apportera sa petite pierre à l’édifice afin que le génocide assyrien (syriaque) soit reconnu, avant tout par l’Etat turc ou du moins par d’autres pays démocratiques. Ainsi les blessures transmises de génération en génération pourront se cicatriser petit à petit pour que la paix soit rétablie entre les peuples concernés« .
De son côté, Sabri Atman, président de Seyfo Center International, a lancé un appel aux dirigeants de la Turquie leur demandant d’arrêter leur politique négationniste. « La République de Turquie est bâtie sur les nettoyages ethniques systématiques des peuples Assyriens(Syriaques), Arméniens et Grecs du Pont de 1915. L’Empire ottoman est responsable de la disparition physique de 1.500.000 Arméniens, plus de 500.000 Assyriens(Syriaques) et 300.000 Grecs du Pont« , a-t-il ajouté.
Un appel suivi notamment par Michel de Lamotte, député à la Région Walonne et par Dominique Drion, conseiller à la Province de Liège et délégué par Melchior Wathelet, Secrétaire d’Etat à l’Energie et à la Mobilité.
AL/Institut Syriaque de Belgique/Seyfo Center