Après la "Banque du Vatican (IOR)", le pape François veut aussi passer au crible "l’organisation de la structure économico-administrative du Saint-Siège", a annoncé le 19 juillet 2013 la Secrétairerie d’Etat. Il a institué pour cela une commission d'enquête formée de huit experts, sept laïcs et un seul religieux.
La création de cette nouvelle commission s'inscrit dans le projet de réforme des institutions que prépare le pape François. Elle devra recueillir des informations, les communiquer au pontife et coopérer avec le conseil des cardinaux déjà chargé d’étudier les problèmes organisationnels du Saint-Siège. Selon le chirographe du pape instituant cette commission "de consultation spécialisée", il s’agit d’élaborer "des solutions stratégiques d’amélioration" permettant d’éviter "des dépenses excessives de ressources économiques", de "favoriser la transparence dans les processus d’acquisition de biens et de services", de "perfectionner la gestion du patrimoine mobilier et immobilier", et de travailler avec "une plus grande prudence dans le domaine financier".
Les huit membres de cette nouvelle institution, provenant pour la majorité d'Europe, sont, à l’exception du secrétaire, tous des laïcs et sont "experts en matière juridique, économique, financière et organisationnelle". Leur première réunion est prévue peu de temps après le retour du pape du Brésil, entre fin juillet et début août.
Ample mandat
Le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, le Père Federico Lombardi, a précisé que le champ d’action de cette commission serait "très ample" mais ne se substituerait pas au gouvernement des structures économiques du Saint-Siège.
Dans son chirographe, le pape François avertit que "le secret professionnel et d’autres éventuelles restrictions établies par le système juridique" ne doivent pas bloquer ou limiter l’accès de la commission à des documents, des données et des informations nécessaires à l’accomplissement des tâches qui lui ont été confiées.
Responsabilisation
Au début du mois de juillet, le pape François avait décidé, de façon inhabituelle, de rendre visite aux participants à la réunion du Conseil cardinalice pour l’étude des problèmes organisationnels et économiques du Saint-Siège. A cette occasion, le pontife avait évoqué leur responsabilité concernant la bonne gestion des biens. Dans le communiqué conclusif du conseil, il était notamment question d’une réflexion visant à une "réforme nécessaire visant à réduire les coûts par le biais d’une simplification et d’une rationalisation des organismes existants".
Après la commission de huit cardinaux chargée d’aider le pontife à réformer la curie et la commission d’enquête sur l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), il s’agit du 3e organisme institué par le pape François depuis le début de son pontificat. Ce faisant, il montre qu’il entend répondre fermement aux demandes de réforme des cardinaux lors des réunions préparatoires du conclave, en mars 2013.
apic/imedia