A l’occasion de la 38e session de la Conférence de la FAO, l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, le chef de la délégation du Saint-Siège, Mgr Luigi Travaglino, a été clair: il faut « passer de la parole aux actes ». Ce fut aussi l’occasion pour lui de réclamer des précisions quant à la programmation de travail de l’organisation pour les deux prochaines années.
Partant du constat que « les ressources de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et des activités connexes constituent une contribution importante au travail, à l’emploi et aux conditions de développement économique », le Saint-Siège « espère que seront élargies les formes de soutien aux activités et aux pratiques artisanales qui constituent la réalité économique de base pour la majorité des pays en voie de développement qui possèdent, dans les monocultures, les ressources forestières, l’exploitation des ressources marines ou le développement de l’aquaculture, une référence essentielle, et malheureusement souvent la seule, pour leur économie et leur approvisionnement alimentaire ».
Agriculture à petite échelle
« La réduction de la pauvreté rurale peut être facilitée », note le représentant du Saint-Siège, « par l’agriculture à petite échelle, notamment par l’exploitation agricole familiale dans laquelle sont honorés la transmission des valeurs fondamentales, la conservation des savoirs traditionnels, les relations entre les générations et le rôle irremplaçable des femmes. »
Cette aide ne doit pas contribuer à entretenir un mode de vie lié « à une consommation excessive, au gaspillage de la nourriture ou à l’usage non-alimentaire de produits agricoles ». Cette aide doit, au contraire, s’inscrire dans la durée. « L’objectif de la durabilité agricole et alimentaire pourra être plus efficace s’il est lié à une pleine participation des populations rurales dans l’élaboration des plans d’action et des stratégies, ainsi que dans l’effort pour les rendre compatibles avec les impératifs du développement intégral des personnes et des communautés », indique Mgr Travaglino.
OGM dans la ligne de mire
La question des OGM a également été abordée, Mgr Travaglino émettant de fortes réserves sur leur emploi, évoquant « des dommages souvent irréparables »: réduction de la diversité des espèces, et par conséquent, modification ou limitation tant des régimes alimentaires de populations entières que des possibilités d’emploi. « L’absence de références à la moindre réglementation est susceptible d’exclure des cycles de production les pays qui n’ont pas la possibilité de protéger leurs propres ressources et peuvent donc perdre des contributions substantielles en termes de nutrition. » La menace de la mainmise des grandes entreprises productrices de ces OGM est ici clairement évoquée et dénoncée.
C’est pourquoi il demande à la FAO de « réviser les politiques de soutien afin de préparer des mesures qui permettent à tous les pays, en particulier aux pays en développement, de disposer de la nourriture nécessaire et de placer leur production sur le marché international, en plus d’être la source essentielle de revenus et d’activité économique pour la population ».
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