Le problème éthique que soulève la proposition d'étendre l'euthanasie aux mineurs traverse tous les partis. La nécessité et l'urgence à vouloir légiférer fait aussi débat.
Ce n'est pas une surprise mais cela mérite d'être souligné: le débat sur la proposition d'extension de l’euthanasie aux mineurs engendre beaucoup de doutes, dans tous les partis. Portée par des sénateurs PS et MR (avec des homologues du SP.A et l’Open VLD), il est clair que cette disposition recueille une majorité "alternative", mais pas homogène, relève la Libre Belgique. Le quotidien rapporte notamment que Philippe Moureaux (PS) est encore indécis sur ce point.
Mais dans le camp libéral aussi, Gérard Deprez (vice-président du MR), ainsi que Marie-Christine Marghem et des élus régionaux MR confient leur réticence. L'ancien président du PSC estime d'abord qu'il faut prendre le temps d’un débat serein et ne pas se fixer de délai avant lequel on doit conclure. Si tant est qu'il soit nécessaire légiférer sur une telle question. Ces parlementaires libéraux rappellent ainsi que très peu de cas d’euthanasie de mineurs ont été déclarés depuis 2002 aux Pays-Bas. Mais surtout, ces élus proposent d’autres voies, celles des soins palliatifs en l'occurrence. "Une partie importante du corps médical témoigne que de nombreuses personnes demandent l’euthanasie à cause d’un sentiment d’abandon plus que pour venir à bout d’une douleur physique. Différents services de soins palliatifs permettent d’accompagner les personnes dans leurs derniers instants. Mais la Belgique compte, à population égale, presque moitié moins de lits que la France dans ce type de service. N’est-il pas aussi urgent d’investir à ce niveau ?", interrogent-ils.
P.G.