Le témoignage de la foi passe nécessairement par le dialogue avec tout le monde. En Europe aujourd'hui le dialogue entre chrétiens et musulmans est une exigence incontournable. Telle est la conviction exprimée lors de la 3° Rencontre des évêques et délégués pour les rapports avec les musulmans en Europe organisée par le Conseil des Conférences épiscopales européennes (CCEE).
'Dialogue et annonce' et 'La question de la construction de l'identité des jeunes chrétiens et musulmans' ont été les deux sujets abordés dans le cadre de la rencontre tenue à Londres, du 1er au 3 mai 2013, sous la présidence par le cardinal Jean-Pierre Ricard, archevêque de Bordeaux.
« Le dialogue passe forcément par une connaissance réciproque plus profonde. Seule la rencontre peuvent permettre de s'approcher du croyant musulman et d'établir un contact réel, sans préjugés. Dans une société sécularisée et pluraliste, le défi de l'éducation à la diversité doit être intégré par l'approfondissement de sa propre foi et de son identité », ont relevé les participants.
Un islam européen tout sauf uniforme
La diversité d’origines, de courants spirituels, de propositions et d'offres adressées aux jeunes musulmans sont la marque d'un islam qui n'est absolument pas uniforme en Europe. L'importance de faire dialoguer entre elles et avec les non-musulmans les personnes qui se situent différemment au sein de l'islam a été clairement soulignée. « Les a priori ne peuvent être dépassés que dans la cohabitation entre personnes de religions différentes et la collaboration dans la vie sociale », ont relevé les évêques.
L'apparition de l'islam sur la scène sociale pousse les sociétés de l'Europe occidentale à revoir l'idéologie et la mentalité de l'homme moderne. Cette présence pose la question de l'importance de la foi et de la transcendance dans une société de consommation. La vision dominante dans un certain nombre de pays de la stricte réduction de l'élément religieux à la sphère privée, en l'excluant de l’espace public, ne devrait-elle pas être revue ? se sont interrogés les évêques.
Enfin, les délégués ont voulu rappeler que l'engagement dans le dialogue interreligieux n'est pas seulement une démarche éthique qui permet de vivre mieux ensemble, mais c'est aussi une exigence spirituelle et théologale.
Apic