René Magritte n’en reviendrait pas… Dans sa bonne vieille ville de Lessines, le réalisme vient de vaincre le surréalisme ! Si l’artiste témoignait parfois des dégâts que la guerre a occasionnés et du mal dont le peuple a été la victime, dans sa ville d’origine, les habitants se souviennent encore du bilan humain. Matériel aussi…
Durant la seconde guerre mondiale, l’église située à un jet de pierre de l’Hôpital Notre Dame à la Rose a été bombardée et incendiée par les Allemands. Mais ces derniers s'étaient engagés à réparer les dommages. Surréalistes? Non… 70 ans plus tard, l'église Saint-Pierre de Lessines a enfin reçu ses nouvelles cloches.
Habituée d’être bien remplie le Vendredi saint pour la procession des pénitents, l’église Saint-Pierre de Lessines a connu une nouvelle journée de grande affluence ce lundi. Et pour cause… Caroline-Philippine, Catherine-Françoise et Ferdinanda-Maria ont été baptisées par l’Évêque de Tournai. Caroline, Catherine et Ferdinanda? Ce sont les trois nouvelles cloches que l’église Saint-Pierre vient de recevoir en « dommages de guerre »...
La messe a été célébrée par Monseigneur Harpigny et par le doyen Michel Myle. Ce dernier, entouré par les prêtres de l’entité et par ces deux prédécesseurs, n’a pas manqué de remercier Oger Brassart. L’ancien échevin de la culture, qui dirigeait la chorale lors de la célébration, a assuré le suivi du dossier et a permis à la première puissance économique d'Europe de respecter son engagement. Instrument de communication soudant les communautés, les cloches de l’église Saint-Pierre pourront donc à nouveau rythmer la vie des Lessinois. Et, comme l’a précisé l’Évêque lors de son homélie, « elles conserveront toute leur signification tant que des fidèles répondront à leur appel. »
Thierry Graulich/RTBF/L'Avenir