La Fraternité Saint Pie X réitère le rejet de Vatican II


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La Fraternité Saint Pie X réitère le rejet de Vatican II
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Dans une "Lettre aux Amis et Bienfaiteurs" publiée le 15 avril 2013, Mgr Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X (FSSPX), réitère le rejet par son groupe du Concile Vatican II qu'elle considère comme "l'agent principal de l'auto-destruction de l'Eglise".

Cela fait de nombreuses années que la FSSPX, séparée de l’Eglise romaine depuis 1988, est en négociation avec le Saint-Siège en vue de son éventuelle réintégration. Mgr Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, avait envoyé le 8 février 2013 à la FSSPX un "ultimatum" lui intimant d’accepter avant le 22 février le "préambule doctrinal" comme condition sine qua non à son retour dans le giron de l’Eglise. La renonciation de Benoît XVI, le 11 février dernier, a finalement provoqué une suspension des négociations. Il en résulte que la décision définitive sur ce dossier devrait être prise sous le pontificat du pape François.
Mais la dernière "Lettre aux Amis et Bienfaiteurs" de Mgr Fellay apparaît comme un clou de plus dans le cercueil d'une éventuelle réconciliation. "…tout en reconnaissant que la crise qui secoue l'Eglise a aussi des causes extérieures, c'est bien le Concile lui-même qui est l'agent principal de son auto-destruction", y affirme-t-il. Et de répéter abondamment les arguments de membres éminents de la Fraternité, en particulier son fondateur Mgr Marcel Lefebvre, pour réaffirmer son rejet du Concile Vatican II, dont l'acceptation totale était une condition sine qua non de la réintégration.

Le rejet des autres religions

Le Concile aurait, selon la FSSPX, "favorisé d’une manière inconcevable la diffusion des erreurs libérales". La lettre déclare refuser de suivre la Rome "néo-moderniste…et néo-protestante" qui s'est manifestée dans Vatican II.
La FSSPX réitère également son complet rejet de toute forme d'œcuménisme et de dialogue interreligieux, brandissant l'idée d'une Eglise catholique "source unique de salut et…seule vraie religion". Mgr Fellay parle ainsi de la rencontre interreligieuse d'Assise de 1986 comme d'un "scandale inouï dans l'Eglise catholique, et surtout une violation du premier de tous les commandements – 'un seul Dieu tu adoreras' – où l’on vit le Vicaire du Christ inviter les représentants de toutes les religions à invoquer leurs faux dieux".
La missive affirme finalement que la FSSPX continuera de "proclamer que l’Eglise ne peut changer ni ses dogmes, ni sa morale. Car l’on ne touche pas à ses vénérables institutions sans provoquer un véritable désastre ".

Exercice de politique interne ?

Il est également possible de voir le texte de Mgr Fellay comme une adresse à ses propres ouailles. Des dissensions internes ont en effet émergé au sein de la FSSPX. Trois prêtres de la Fraternité ont été relevés immédiatement de leur apostolat début mars 2013, pour "des menées anonymes et gravement subversives contre l’autorité de la Fraternité, jusqu’à vouloir obtenir la démission de ses Supérieurs", avait indiqué l’Abbé Régis de Cacqueray, supérieur du District de France. Il s’agit des trois prêtres auteurs du site "La Sapinière", qui émane de membres de la FSSPX anti-ralliement à Rome. La plateforme dénonce les "mensonges" du supérieur général Mgr Bernard Fellay et réclame sa démission. Le durcissement de la position du supérieur général pourrait ainsi être une tentative de "rallier" les troupes derrière l'étendard anti-conciliaire.

P.G. (avec Apic)

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