Depuis son élection à la tête de l’Eglise catholique, le 265e pape ne cesse de surprendre. Humilité, simplicité et proximité semblent être les maîtres-mots de son pontificat.
Celui qui se dit lui-même avoir été cherché par les cardinaux au bout du monde ne cesse de surprendre par son style. A peine apparaissait-il la première fois au balcon de la basilique Saint Pierre de Rome que le nouveau pape étonnait par sa simplicité. En effet, au lieu de porter les insignes pontificaux que le protocole prévoit après la solennelle formule « Habemus Papam », celui qui était il y a peu l’archevêque de Buenos Aires a choisi de simplement poser une étole sur sa soutane. Dans un monde en proie à des attentats de tous ordres et où la sécurité du pape préoccupe au plus haut point le protocole pontifical, le pape François préfère circuler à bord d’une papamobile ouverte et non blindée. Sa simplicité de vie va l’amener jusqu’à choisir d’habiter la Maison Sainte-Marthe, la maison d’accueil du Vatican où logeaient les cardinaux lors du conclave qui l’a élu au sommet de l’Eglise. Un pape simple, dont le style rompt avec le passé et bouscule sans cesse le protocole. Ses sermons aussi sont écrits avec des mots simples, mêlant quelques pincées d’humour.
Ce qui a le plus marqué les esprits, c’est quand un pape demande la bénédiction de la foule amassée Place Saint Pierre avant de devoir leur donner la sienne. C’est un geste d’humilité qui dit à lui seul le genre de pasteur qu’il veut être pour le peuple de Dieu: un pape de service. Il a même refusé la place d’honneur que lui a réservée son vénérable prédécesseur Benoît XVI qui le recevait à Castel Gandolfo, la résidence d’été des papes où il s’est retiré depuis sa renonciation au siège apostolique. Cette humilité chrétienne, le pape l’évoque aussi dans ses homélies et invite à la « répandre tout au long de notre route ».
Mais il y a plus. A chaque fois que le pape François en a l’occasion, que ce soit Place Saint Pierre ou ailleurs, il s’offre un bain de foule. Il lui arrive très souvent de s’arrêter, de descendre et d’entourer de sa sollicitude pastorale les enfants et les malades qu’on lui donne à embrasser et bénir. Il se laisse offrir et reçoit le maillot de l’équipe argentine dont il est le supporter. Il téléphone à ses proches. Et depuis qu’il est installé dans sa nouvelle résidence, le pape ne prie pas seul dans la chapelle attenante de la maison Sainte-Marthe où il célèbre sa messe quotidienne. Il concélèbre avec les cardinaux et évêques présents. Il y a, entre autres membres de l’assemblée, des travailleurs du vatican, tous services confondus. A l’issue de la messe, il rejoint l’assemblée et se fraie une place à côté de n’importe qui pour continuer à méditer et à prier. Après la méditation, le pape François salue les fidèles un à un et pose volontiers pour des photos souvenirs. Un véritable pape de proximité.
Adélard Matoko