Qui sera le futur pape ?


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Qui sera le futur pape ?
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
4 min

Un tour de la presse mondiale, effectué ces derniers jours, laisse apparaître le nom d'une quarantaine de "papabili" sur les 115 qui se sont enfermés ce mardi 12 mars dans la chapelle Sixtine. Signe, à tout le moins, que ce conclave est particulièrement ouvert.

Depuis ce mardi 12 mars, les cardinaux du monde entier sont réunis dans la chapelle Sixtine pour élire le prochain pape. Parmi eux, certains sont d'ores et déjà appelés à jouer un rôle de premier plan, par l'importance de l'Eglise dont ils sont issus, mais aussi par leur autorité morale et intellectuelle qui peut orienter des votes ou en rallier sur leur personne. On les appelle communément "papabili", mais le terme de "grands électeurs" est plus approprié. Voici, brièvement présentés, ceux dont le nom est le plus souvent évoqué.

Europe

Mgr Christoph Schönborn (Autriche, 68 ans): Traditionnel sur le plan doctrinal, l'archevêque de Vienne est réputé pour avoir fait des choix audacieux sur le plan pastoral. Il a notamment nommé des femmes à des postes clés, et confié des paroisses de rite latin à des prêtres mariés grecs-catholiques, ce qu’il n’a théoriquement pas le droit de faire.

Mgr Angelo Scola (Italie, 71 ans): Bien qu'il soit considéré comme l’un des plus beaux "cerveaux" de l’Eglise italienne, l'archevêque de Milan passe pour un théologien un peu aride plus que pour un homme de terrain. Sa proximité avec le mouvement "Communion et Libération", très influent en Italie, pourrait ne pas jouer en sa faveur.

Mgr Gianfranco Ravasi (Italie, 70 ans): Bibliste et hébraïsant de renom, auteur d'une cinquantaine de livres, le président du Conseil pontifical pour la culture est une star du petit écran. En Italie, le grand public le connaît à travers ses interventions dans un grand nombre d'émissions religieuses. Homme d'ouverture, il est le grand organisateur du Parvis des Gentils, une initiative qui vise à instaurer un dialogue entre croyants et non-croyants.

Mgr Peter Erdö (Hongrie, 61 ans):
Président de la Conférence épiscopale hongroise et président du Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), l'archevêque de Budapest a particulièrement réfléchi à la sécularisation de l'Europe. C'est actuellement l'un des principaux apôtres de la nouvelle évangélisation.

 


Amérique Latine
Mgr Oscar Andres Rodriguez Maradiaga (Honduras, 70 ans):Très médiatique, ce religieux salésien ne manque pas d'atouts. Brillant théologien, il a longtemps séjourné à Rome et parle une dizaine de langues. Connu pour son engagement contre la corruption et le trafic de drogues, et sa défense des droits de l’homme, l'archevêque de Tegucigalpa a été élu à la tête de Caritas international en 2007, puis réélu en 2011.


Mgr Odilo Scherer (Brésil, 63 ans):
A la tête du troisième plus grand diocèse du monde, l'archevêque de Sao Paulo est considéré comme théologiquement modéré. Il a notamment beaucoup œuvré pour la place des laïcs dans l'Eglise et pour le dialogue interreligieux.

Mgr Jorge Mario Bergoglio (Argentine, 76 ans): Avec l'archevêque de Buenos Aires, la justice sociale deviendrait un des soucis premiers de l'Eglise. Dans un pays où la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté, ses homélies – sans être révolutionnaires – lui valent une grande popularité auprès des déshérités et d’une classe moyenne appauvrie. La rumeur dit qu'il était en seconde place au Conclave de 2005.

Amérique du Nord
Mgr Marc Ouellet (Canada, 68 ans): Proche de Benoît XVI, le préfet de la Congrégation des Évêques est réputé pour être un homme calme, humble, mais intransigeant, notamment sur les questions de bioéthique. Il parle couramment six langues et connaît très bien l'Amérique du Sud, où il a été missionnaire.

Mgr Timothy Dolan (Etats-Unis, 62 ans): Archevêque de New York depuis 2009, il a l'avantage de diriger un diocèse très en pointe dans la lutte contre la pédophilie et de ne pas avoir caché son désaccord avec le président Obama, lors de l'annonce de la réforme de l'assurance-santé. Doté d'un talent médiatique et d'un franc-parler, c'est un de ces "conservateurs modernistes" appréciés de Benoît XVI.

Mgr Sean Patrick O'Malley (Etats-Unis, 68 ans):
Particulièrement choqué par le scandale de la pédophilie, l'archevêque de Boston a mis en place l'une des premières politiques de réaction aux abus sexuels dans l'Eglise et d'aide aux victimes. Il est aussi très ferme sur les questions de bioéthique.

 

Asie
Mgr Luis Antonion Tagle (Philippines, 55 ans): Très apprécié des Philippins pour son engagement en faveur des pauvres et pour sa simplicité, l'archevêque de Manille est considéré comme appartenant à la frange progressiste de l'Eglise, mais Benoît XVI, pourtant conservateur, apprécie "l'équilibre de sa vision et son respect de la doctrine".


Afrique
Mgr Robert Sarah (Guinée, 67 ans): Ce fervent défenseur de la liberté et des droits de l'homme a été nommé archevêque de Conakry, alors qu’il n’avait que 34 ans, devenant ainsi le plus jeune évêque au monde. Il s'est notamment fait remarquer par sa fermeté et son courage face au dictateur communiste Sékou Touré. Nommé président du Conseil pontifical "Cor Unum" en octobre 2010, il est aussi considéré comme un grand spirituel.

Mgr John Onaiyekan (Nigeria, 68 ans):
L'archevêque d'Abuja est un homme qui impose le respect. Connu sur la scène internationale et pas uniquement dans les milieux catholiques, il est particulièrement investi dans le dialogue interreligieux et l'interculturel. Expert du dialogue islamo-chrétien, il est apprécié pour son discours à la fois pacifique et ferme.

Mgr Peter Turkson,
64 ans, figure également parmi les favoris. Originaire du Ghana, il est président du Conseil pontifical Justice et Paix depuis octobre 2009.
 
Pascal ANDRÉ


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