La défense des droits humains et l’art de la photographie sont intimement liés. Cette photographie qui témoigne, dénonce et dérange, cette photographie qui interpelle chacun de nous pour l’inviter à ouvrir les yeux et agir. L’exposition « Devoir de regard » retrace cinquante années de combat pour la liberté et le respect des droits fondamentaux.
Pour sa campagne 2013, Amnesty International investit, de façon itinérante, une série de villes francophones de Belgique (Bruxelles, Liège, Charleroi, Namur, Mons, Wavre, etc.) afin de sensibiliser le public à son action. C’est dans ce cadre qu’une exposition photographique exceptionnelle invite les visiteurs à (re)découvrir l’œuvre de grands noms du photojournalisme et des agences de photos de presse (Magnum, AP/Sipa, Agence VU, Noor Images, etc.), tout en faisant la part belle au travail extraordinaire de photographes belges, tels que Cédric Gerbehaye, Gaël Turine, Peter Casaer, Pierre Buch, mais aussi Teun Voeten. Première halte : deux semaines d’exposition au Palais de Justice de Bruxelles, du 15 au 30 mars 2013.
En parcourant 50 ans d’histoire, « Devoir de regard » met en avant la situation d’individus en danger dans différentes régions du monde: emprisonnement, procès inéquitable, torture, enlèvement, mort et autres violations des droits fondamentaux. Regarder une image d’un étudiant qui se fait tuer par les forces de l’ordre, ou des manifestants pacifiques qui se font arrêter, donne le témoignage de – et une perspective sur – la souffrance universelle lorsque les droits humains sont violés. La photographie, au service de la liberté d’expression, offre la capacité unique de capturer l’horreur et la beauté d’un événement. « Les images présentées dans ‘Devoir de regard’ sont parfois dures, voire brutales. C’est en partie pour cela que nous les avons choisies« , explique Philippe Hensmans, directeur d’Amnesty International Belgique francophone. « Certaines situations sont difficiles. Mais d’autres sont pleines d’espoir ou de poésie« . La fonction de la photographie est de rester à jamais comme le rappel que ces moments forts, qu’ils soient inhumains ou libérateurs, se sont produits.
Un photographe engagé
Cédric Gerbehaye est l’un des photographes belges dont le travail est représenté dans l’exposition. Il est l’auteur de la photo choisie pour illustrer les affiches de la campagne. Journaliste de formation, il est membre de l’Agence VU. Après le conflit israélo-palestinien, l’Irak, la Turquie et le Congo, son attention se porte sur le Sud-Soudan avec le soutien de la Fondation Magnum et du Pulitzer Center. Son travail sur la République Démocratique du Congo lui vaudra sept distinctions internationales, parmi lesquelles un World Press Photo.
Manu Van Lier
www.devoirderegard.be
Photo: République Démocratique du Congo, juillet 2008. Inscription d’une famille de déplacés au camp de Lushebere. Cette famille de 8 personnes vivra dans une seule hutte. © Cédric Gerbehaye / Agence VU