Le Forum social mondial de Tunis


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Le Forum social mondial de Tunis
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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Un symposium qui regroupe des organisations citoyennes du monde entier, une sensibilité prononcée à la cause altermondialiste, l'absence de partis politiques, une préoccupation accrue pour les sujets traitant de la mondialisation… Tout ça, c'est le Forum social mondial. Sa 12e édition se déroule à Tunis du 26 au 30 mars.

Mettre en place des alternatives à un capitalisme "en crise" sera la priorité de ce 12e Forum social mondial. Et le pays qu'il a choisi pour s'établir cette année n'est pas anodin: la Tunisie, berceau du Printemps arabe; là où quelques-uns ont entrevu la possibilité de créer un autre monde.

Le Forum qui fait la différence
Le Forum social mondial (FSM) a été créé, en 2001, à Porto Alegre, au Brésil, en réaction au Forum économique mondial qui se tient chaque année à Davos, en Suisse. Le FSM est devenu depuis le rendez-vous incontournable d’une société civile qui, aux quatre coins du monde, réfléchit, propose et expérimente des solutions pour sortir de l’impasse dans laquelle les politiques actuelles ont placé l’humanité et la planète. "C'est le seul réel espace dans le monde, où tous les mouvements peuvent se reconnaître mutuellement, trouver des convergences, réfléchir ensemble, comprendre la réalité mondiale et ses mécanismes", explique Chico Whitaker, à la revue Altermondes. L'ex-secrétaire exécutif de la Commission Justice et Paix au Brésil et le cofondateur du FSM a rallié, en 2001, 20.000 personnes désireuses de changements sociétaux. Douze ans plus tard, 50.000 membres d'organisations alternatives sont attendus à Tunis. La clef du succès ? Proposer un "processus pour apprendre à désapprendre" qui permet de construire une nouvelle culture politique, régie par l’horizontalité et la coresponsabilité, au sein d’un espace ouvert et autogéré.

Après le Brésil… le monde
Si les trois premières éditions du FSM se sont déroulées là où il est né, au Brésil, les éditions suivantes n'ont pas boudé leur plaisir à investir le monde entier et à diversifer leurs thématiques. En Tunisie, le FSM apparaît comme un espace légitime pour favoriser le rapprochement des mouvements sociaux et ceux nés des révolutions arabes. En 2009, organisé à Belém, au Brésil, aux portes de l’Amazonie, le FSM se penche sur les questions écologiques et sur le mode de vie des populations indigènes d’Amérique latine. En 2011, à Dakar, au Sénégal, le Forum a permis la rencontre avec les "Y’en a marre", un mouvement de contestation pacifique contre l’impunité et la corruption du gouvernement de Wade. C'est ainsi que le FSM s'adapte et s'implique dans le pays qui l'accueille, afin que se développe, partout où il passe, ce nouvel ordre mondial qu'il espère tant.

L'objectif du Forum social mondial n'est pas d'accoucher d'une déclaration finale qui fixerait des pistes d’actions pour les diverses organisations participantes. Seuls, ses principes fondateurs, inscrits dans la Charte de Porto Alegre et énoncés en 2002, dès la deuxième édition, sont écrits noir sur blanc. Non, le FSM est et restera un simple processus de réflexion où les questions d'identité et de dignité pour tous s’imposeront toujours dans les débats.

Sylviane BIGARÉ

Catégorie : L'actu

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