Pays-Bas : un nouveau rapport sur les abus sexuels commis dans l’Eglise


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Pays-Bas : un nouveau rapport sur les abus sexuels commis dans l’Eglise
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

La commission d’enquête indépendante sur les abus sexuels au sein de l’Église catholique des Pays-Bas a présenté, mardi 12 mars, son deuxième rapport. Celui-ci porte sur les violences commises sur des jeunes filles dans les institutions appartenant à l'Église.

Le 12 mars dernier, les évêques catholiques des Pays-Bas et la Conférence des religieux néerlandais (KNR) ont publié le rapport complémentaire de la "Commission Deetman", du nom de son président, Wim Deetman, ancien ministre et ancien maire de La Haye. Cette commission a enquêté sur les abus sexuels commis contre des filles dans les institutions appartenant à l’Eglise. Evêques et supérieurs ont profité de l'occasion pour réitérer leurs excuses à l'égard des victimes et ont promis de leur rendre justice dans le cadre de la procédure de médiation et de compensation mise en place en 2012.

Des jeunes filles, aussi, ont été abusées

Dans son premier rapport, présenté en décembre 2011, la commission avait publié des chiffres d’une ampleur inédite, estimant, sur base d’une enquête très approfondie, que "plusieurs dizaines de milliers de mineurs" avaient été abusés sexuellement aux Pays-Bas entre 1945 et 2010, dont entre "10.000 et 20.000" dans le cadre de l’Église catholique. Pointant notamment les cas d’abus dans les écoles et les institutions tenues par l’Église dans les années 1950 et 1960, elle avait précisé que 77% des cas d’abus de mineurs concernaient des garçons.

Les associations de femmes avaient alors souligné le peu de plaintes émanant de femmes, en soulignant qu’il fallait élargir la notion d’abus aux "violences psychiques et physiques" envers les jeunes filles. La commission "Sécurité et Justice" de la deuxième chambre du Parlement néerlandais a relayé ces demandes en mai 2012, en demandant à la commission Deetman une "enquête de suivi" sur les seules jeunes filles. Les femmes concernées ont eu jusqu’au 1er juillet 2012 pour déposer plainte. La commission a reçu 181 plaintes supplémentaires; 79 d’entre elles ont fait l’objet d’investigations plus précises.

Un arbitrage spécial

Cette deuxième enquête ne renseigne pas sur le nombre total de jeunes filles qui ont subi des violences et reconnaît que le phénomène est difficile à évaluer. Mais elle affirme que 40% des plaintes introduites par des femmes concernent des abus "graves", commis la plupart du temps par des membres du clergé. Bien que les faits soient prescrits, la commission suggère "un arbitrage spécial par des médiateurs professionnels pour apporter aux femmes victimes (…) guérison, reconnaissance et réparation, assortie d’une satisfaction financière".

P. A., avec Apic

Photo : Wim Deetman


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