Kim De Gelder – La froideur désarmante d’un tueur


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Kim De Gelder – La froideur désarmante d’un tueur
Par Manu Van Lier
Publié le - Modifié le
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Depuis le 22 février, Kim De Gelder comparaît devant les Assises de Gand, pour l’assassinat d’une septuagénaire ainsi que d’une puéricultrice et de deux bébés dans la crèche Fabeltjesland de Saint-Gilles-lez-Termonde. Un procès qui ravive des images insoutenables et met en lumière le comportement glacial d’un tueur, âgé aujourd’hui de 24 ans.

«Kim De Gelder a choisi un couteau parce qu’une arme à feu peut s’enrayer. ’Un couteau, pas’, dit-il. Avec un couteau, on ressent aussi le contact avec la victime». Cette analyse, présentée dans les premiers jours du procès par le magistrat Peter D’Hondt, démontre à elle seule la mécanique mentale du tueur. Dès son arrestation, en janvier 2009, Kim De Gelder se montre impassible, insensible au drame qu’il vient de causer. Lors de ses auditions en mars 2009, il déclare aux enquêteurs qu’il avait l’intention de tuer tous les enfants de la crèche mais qu’il s’est enfui, pris de panique. La version des témoins est tout autre. Ceux-ci décrivent un jeune homme calme, au regard fixe, "un regard de mort".

Quatre ans après les faits, on aurait pu s’attendre à une attitude différente, à des regrets, voire des remords… or, il n’en est rien. Kim De Gelder se montre placide et insolent. Il provoque la Cour, les familles et les témoins, souriant lors de certains récits. Il demande «Pouvez-vous énumérer toutes les victimes? Combien de victimes ai-je fait?», forçant ainsi le policier venu témoigner à rappeler la liste des personnes décédées et mutilées. Une épreuve de plus pour les familles de victimes et pour les 25 personnes directement victimes ou témoins de l’attaque au "Pays des Fables". Certains enfants gardent encore des traces physiques de leurs blessures au couteau, mais n’ont pas de souvenir de ce jour. Il n’en va pas de même pour les puéricultrices, qui présentent des séquelles psychologiques importantes. Parmi les portraits de ces femmes parus dans La Libre du 4 mars 2013, celui de la benjamine du personnel illustre bien ces quatre années de calvaire: «Joyce (17 ans) souriante étudiante (…) est psychologiquement très touchée : insomnies, angoisses, impossibilité de rester seule. Elle ne veut plus travailler dans un jardin d’enfants et revit l’horreur en boucle». Le 28 février, Kim De Gelder, présentait pour la première fois ses excuses pour « ce qui s’est produit ». Peut-on y voir le premier pas vers le respect que les victimes sont en droit d’attendre ?

Manu Van Lier

Catégorie : L'actu

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