La Conférence des évêques catholiques des États-Unis a rejeté le jeudi 7 février le compromis proposé par l’administration Obama à propos de la nouvelle loi sur l’assurance-maladie.
Alors que la loi prévoyait l’obligation pour les employeurs de prendre en charge les frais de santé de leurs employés, dont la contraception et l’avortement, le président Barack Obama avait finalement tenté une ouverture en direction de l’épiscopat américain en déclarant que « les organisations religieuses n’auront pas à payer directement pour ces services », dont les contraceptifs. Il faut savoir que l’Eglise catholique américaine emploie des milliers de personnes dans ses hôpitaux, écoles ou universités et qu’elle a, à plusieurs reprises, fait part de ses réticences, voire son opposition, à certaines dispositions de ce projet de loi, notamment en ce qui concerne la contraception et l’avortement.
Le compromis proposé par l’administration démocrate portait sur le fait qu’une assurance-santé tierce prendra en charge les contraceptifs tandis que la ministre de la santé avait annoncé une redéfinition de la notion d’organisation religieuse. Ainsi, les associations caritatives qui distribuent des repas chauds en dehors de leur communauté seraient dispensées de s’acquitter du remboursement des contraceptifs. Rappelons que des dizaines de procès ont été engagés pour atteinte à la liberté religieuse,
Mais ce compromis ne satisfait pas pleinement les évêques américains. Leur président, le cardinal Timothy Dolan, archevêque de New York, a exprimé ses doutes concernant une exemption totale du remboursement des contraceptifs dans les hôpitaux gérés par l’Église, les universités et les associations. Surtout, le prélat a évoqué la question des propriétaires d’entreprises croyants, pour qui rembourser les contraceptifs pourrait être considéré comme une entrave à la liberté de culte. « Dans l’obéissance à notre héritage judéo-chrétien, nous avons toujours enseigné à nos fidèles de vivre au cours de la semaine les mêmes croyances qu’ils proclament le sabbat. Nous ne pouvons pas accepter qu’ils soient contraints de violer leurs consciences », a-t-il déclaré.
La prise en charge des contraceptifs par l’assurance-santé de l’employeur devait entrer en vigueur le 1er janvier 2013. Des dispenses sont accordées jusqu’au 1er août. Un accord entre l’Église et le gouvernement doit être trouvé d’ici là.
D'après La Croix