La démission du pape Benoit XVI prendra donc acte le 28 février à 20 heures. Selon les informations communiquées, un conclave devrait se réunir au milieu du mois de mars, afin de désigner le nouveau pape au plus tard pour la semaine pascale.
La question est sur toutes les lèvres : que va-t-il donc se passer le 28 février à 20 heures? La réponse est apportée par le droit canon (voir par ailleurs, les explications de l’abbé Borras). A la démission du pape, tous les cardinaux et responsables de dicastère devront renoncer à leurs fonctions, comme cela se serait passé si le souverain pontife était décédé. Dès cet instant, deux hommes sont chargés d'assurer la "vacance" du pouvoir. D’une part, le cardinal secrétaire d’Etat (appelé aussi « cardinal camerlingue »), Mgr Tarcisio Betone. Son rôle sera de s'occuper des affaires courantes.
Autre personnage clé : le doyen du Sacré Collège, Mgr Angelo Sodano. Le jour de la démission, il sera chargé de présider les congrégations générales préparatoires à l’élection du nouveau pape. C'est lui qui convoquera le conclave à Rome pour élire le nouveau pape ; conclave qu’il présiderait. C’est ce qu’avait fait, en 2005, le cardinal Joseph Ratzinger, futur Benoit XVI, à la mort de Jean-Paul II. Le conclave sera convoqué par le cardinal camerlingue, dans un délai de 15 à 20 jours à compter donc du 28 février.
Notons que pendant la période de vacance du siège apostolique, comme expliqué par l’abbé Borras, tout le pouvoir civil du pape, revient au collège des cardinaux. Toutefois, celui-ci ne pourra porter de décrets qu'en cas d'urgente nécessité et seulement pour la durée de la vacance du Saint-Siège. Ces décrets n'auront de valeur par la suite que si le nouveau Pontife les confirme. Enfin, du 28 février jusqu'à l'élection du nouveau souverain pontife, le Vatican vivra avec deux sortes de congrégations des cardinaux. L'une dite « générale », qui regroupe tout le collège jusqu'au commencement de l'élection, et l'autre « particulière ». Cette dernière est composée du cardinal Camerlingue et de trois cardinaux. Son rôle est de s’occuper des questions ordinaires.
Précisons encore que le collège des cardinaux n'a aucun pouvoir sur les questions qui relèvent du pape. Comme le précise le droit canon : "Pendant la vacance du siège apostolique, le collège des cardinaux n'a aucun pouvoir ni aucune juridiction sur les questions qui sont du ressort du souverain pontife, durant sa vie ou dans l'exercice des fonctions de sa charge ; ces questions devront toutes être réservées exclusivement au futur pontife.". De même, aucune des lois promulguées par Benoit XVI ne pourra remise en question, ni d’ailleurs aucunes de celles prises sous les autres pontificats. Seul le nouveau pape pourra éventuellement modifier ces lois.
JJD (avec lavie.fr)