Lors de son ultime rencontre officielle, au dernier jour de son pontificat, Benoît XVI a promis "révérence et obéissance inconditionnelles" à son successeur. Devant les cardinaux réunis au Vatican pour une audience d’adieux, il a invité le collège cardinalice à être "docile" à l’action de l’Esprit saint lors du prochain conclave.
Comme le souligne le philosophe français Rémi Brague, lauréat du prix Ratzinger en octobre 2012, il n’existe pas "une seule forme de courage", qui "peut consister à rester jusqu’à la fin, dans la faiblesse et la souffrance, en signe du Crucifié dont le pape est le vicaire" mais qui "peut aussi consister à accepter, après avoir été au centre de l’attention, de se dépouiller de tout".
Le 28 février, répondant aux salutations du doyen du sacré collège, le cardinal Angelo Sodano, Benoît XVI a assuré aux cardinaux qu’il serait proche d’eux dans la prière, en particulier dans les jours à venir. Il a souhaité que la communion entre les cardinaux soit semblable à celle d’un "orchestre", au sein duquel les "diversités s’accordent en harmonie" pour une réalité plus haute.
Et Rémi Brague de poursuivre : "Benoît XVI est assez théologien pour savoir que le seul chef, la seule « tête » de l’Eglise, est le Christ ressuscité. Le rôle du pape est de garder et de transmettre, sans dispersion, le dépôt de la foi reçu des apôtres. Il ne peut donc, en aucun cas, faire ce qu’il veut. Il ne nomme les évêques qu’après de nombreuses consultations auprès des Eglises locales. Et, en tout cas, en règle générale, les décisions les plus lourdes de conséquences se prennent discrètement, n’attirent pas l’attention des médias et ne montrent leurs conséquences que sur le long terme".
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