Face aux exactions violentes menées par le Séléka, en République Centrafricaine, l’Eglise catholique a lancé différents appels à la paix. Retour sur un conflit éclair et barbare.
Depuis le 10 décembre, le Séléka menace la République centrafricaine. Aujourd'hui, le pays est pratiquement sous la coupe de cette coalition rebelle. Aux portes de Bangui, la capitale, le mouvement composite réclame le départ du président François Bozizé. Confrontée cependant à la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC), déterminée à les empêcher de marcher sur la capitale, la rébellion du Séléka a annoncé le 3 janvier la suspension de sa progression. D'après l'AFP, le Séléka a stoppé l'offensive, mais le gros de ses troupes est toujours positionné à Sibut, à 160 km de Bangui. La coalition rebelle a accepté également des négociations avec le gouvernement centrafricain au Gabon, à Libreville, qui seront menées sous l’égide du président congolais Denis Sassou Nguesso, le 8 janvier prochain.
Qui compose le Séléka ?
La rébellion est constituée en grande partie par les Toro Boro, des rebelles soudanais du Darfour. Mais pas seulement… car des résidus des forces du rebelle tchadien Mahamat Nouri, expulsé de Khartoum, ainsi que d'autres combattants de morphologie libyenne, en composent également les rangs.
L'Eglise demande la paix
Le Préfet de la Congrégation pour l’Evangélisation des Peuples, Fernando Filoni, a envoyé un message de solidarité aux évêques et aux fidèles de République Centrafricaine. "Comme l’a souligné le pape Benoît XVI, dans son message pour la Journée Mondiale de la Paix : « la paix n’est pas un rêve, ce n’est pas une utopie : elle est possible ». Alors que j’exprime l’assurance de nos prières pour les victimes de cette situation de violence et pour leurs familles, j’en appelle au sens de responsabilité des uns et des autres pour qu’à travers le dialogue, seul moyen efficace pour le rétablissement d’une paix durable, ils mettent fin à ce cycle de violences qui ne fait qu’accroître la misère de ce peuple qui n’a que trop souffert".
De son côté, Mgr Nestor-Désiré Nongo-Aziagbia, évêque de Bossangoa, une ville de République centrafricaine, a écrit dans son message de fin d’année : "La sagesse nous pousse à la modération et au dialogue. Quelles que soient les incompréhensions, un compromis est toujours possible par la voie du dialogue". Le prélat rappelle que les pauvres sont les premières victimes des guerres civiles qui ont ensanglanté l’histoire de la Centrafrique. Il dénonce également des violences à l’encontre des civils dans les zones de son diocèse passées sous le contrôle des rebelles.
A.L/Fides/Apic