A quelques jours de la semaine pour l’unité des chrétiens, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, invite aussi à poursuivre le dialogue interreligieux, y compris avec les musulmans. Il affirme que, malgré la violence, les chrétiens ne doivent pas se décourager.
Dans une interview publiée le 3 janvier 2012 dans "L’Osservatore Romano", le cardinal français invite à poursuivre ce dialogue avec les membres des autres religions. Et ce, malgré la violence qui ôte la vie à un chrétien « à cause de sa foi toutes les 5 minutes dans le monde ». Le président du dicastère pour le dialogue interreligieux dénonce également les minorités déviantes au sein de l’islam qui, selon lui, « instrumentalisent la religion pour justifier l’usage de la violence ».
« Je vois souvent que de nombreux catholiques, pourtant désireux de dialoguer avec d’autres croyants, se découragent à cause de ce qui se passe autour d’eux", observe encore le cardinal Tauran. A ses yeux, il est nécessaire de dénoncer les barbaries perpétrées à l’égard des croyants et il souhaite que cette situation puisse être pour les croyants une stimulation pour approfondir leurs convictions et témoigner, au milieu de tant de violence, que toutes les religions sont en faveur de la fraternité.
Evoquant sa récente visite au Nigeria, actuellement en prise à la violence de la secte islamiste Boko Haram, le cardinal Tauran souligne que malgré le caractère dramatique de la situation sur place, certaines expériences laissent apparaître des signes positifs. « Malheureusement, il existe également des situations moins encourageantes, en Egypte notamment », estime-t-il.
Interruption du dialogue avec Al Azhar
Le prélat regrette par ailleurs que le dialogue avec l’Université d’Al Azhar d’Egypte, la plus grande autorité sunnite, a été interrompu par les partenaires musulmans. Le cardinal Tauran réaffirme cependant que les « portes de Conseil pontifical sont "toujours ouvertes à un dialogue sincère et respectueux ». Pour le cardinal Tauran, le dialogue avec les musulmans a constitué l’engagement le plus important de l’année 2012. « Malheureusement », regrette-t-il, « certaines minorités déviées, qui instrumentalisent la religion pour justifier l’usage de la violence constituent un danger non seulement pour leur société mais aussi pour le monde entier. Ce faisant, elles mettent à mal le dialogue entre les religions ». Et d’insister: « Le poids de l’intégrisme risque de faire oublier la dimension religieuse et spirituelle de l’islam ».
D’après apic/imedia