Le succès du film "Ernest et Célestine" est l'occasion de découvrir une autre facette du talent de celle qui a créé ces deux personnages et qui s'appelait Monique Martin de son vrai nom. Ses œuvres sont actuellement visibles à Ixelles.
Monique Martin était plus connue sous le pseudonyme qu'elle a utilisé pour son travail d'auteure et d'illustratrice pour la jeunesse, à savoir Gabrielle Vincent, deux prénoms empruntés à ses grand-parents. Mais la "maman" des héros Ernest et Célestine était aussi une artiste-peintre accomplie qui a commencé à dessiner dès son plus jeune âge pour ensuite consacrer toute sa vie à son art… Premier prix de l’Académie des Beaux-Arts de Bruxelles (avec la plus grande distinction), elle n'a cessé de dessiner durant toute sa vie, laissant derrière elle une production énorme que la fondation Monique Martin veut aujourd’hui faire partager.
"C’était pour elle une joie de peindre et de transmettre ses émotions, de faire découvrir sa vision du monde à travers son travail", explique sa petite nièce.
L’exposition présentée à la chapelle de Boondael, non loin de la place du Châtelain où l'artiste vivait, est exceptionnelle car les originaux montrés ici n’ont, pour la plupart, jamais été présentés au public. Monique Martin n’a fait que très peu d’expositions tant il était difficile pour elle de se défaire d’une œuvre ou de la vendre. Comme l'indique son titre, "Une artiste, deux visages", elle réunit dans un même espace les deux facettes de celle qui nous a quittés il y a 13 ans: l'illustratrice et l'artiste peintre.
Transmettre aussi des valeurs
Dans la partie consacrée à Gabrielle Vincent, au cœur de la Chapelle, on peut bien sûr voir les illustrations originales qui ont nourri les albums d’Ernest et Célestine, des inédits ainsi que quelques pièces du mobilier de l'illustratrice qui furent son inspiration pour les décors et la création du monde de ses héros.
La partie consacrée à Monique Martin, met en évidence son talent de peintre au travers d’œuvres emblématiques et présente un éventail des techniques qu’elle utilisait. On découvre alors, dans chacune des œuvres exposées, toute la sensibilité, la force ainsi que la lumière qui caractérisent son travail. Des paysages, des intérieurs, des petits moments de vie et surtout une sélection de portraits marqués par des "regards" dont l'artiste savait si bien percevoir l’émotion.
"Éclipsée" par la notoriété de Gabrielle Vincent, Monique Martin souhaitait néanmoins que son œuvre, qu’elle considérait comme son enfant, continue à vivre même après sa mort. C’est donc pour respecter cette dernière volonté que Benoît Attout, neveu et filleul de l’artiste, créa en mars 2012 la fondation Monique Martin. Non seulement pour faire connaître ses oeuvres mais aussi pour transmettre aux générations futures les valeurs fondamentales dans lesquelles elle croyait et qui l’ont toujours guidée : L’amour, la beauté, la joie, la justice…
P.G.
Jusqu'au dimanche 27 janvier, à la Chapelle de Boondael, 10 square du Vieux Tilleul (1050 Bruxelles). Ouverture de 10h à 18h (relâche le lundi)