Prétendre que les femmes enceintes seraient en danger en Irlande du fait de l’interdiction de l’avortement est "une distorsion complète de la vérité", selon Mgr Christopher Jones. Le président du Conseil épiscopal irlandais pour la famille s’est exprimé, le 10 janvier dernier, lors d’une audition devant la Commission de la santé du parlement irlandais. Il y a suggéré l’organisation d’un référendum sur la question.
L’Irlande a un taux de mortalité des femmes enceintes les plus bas au monde. Selon la Constitution irlandaise, la mère et son enfant à naître disposent du même droit à la vie. L’Eglise catholique ne s’est jamais opposée à une opération nécessaire lorsque la vie de la mère est en danger. Mais la destruction directe et volontaire d’un fœtus reste moralement inacceptable, a insisté Mgr Jones.
Suite à diverses affaires et à deux jugements de la Cour européenne des droits de l’homme, l’Irlande doit préciser sa réglementation concernant l’avortement, et notamment les critères qui autorisent la pratique d’une interruption médicale de grossesse. En 2010, un arrêt de la Cour européenne a estimé que l’insécurité juridique actuelle violait les droits humains des femmes irlandaises. Le gouvernement a donc lancé une consultation en vue d’une révision de sa législation.
Pour Mgr Jones, une telle révision n’est pas nécessaire. Il suffirait de donner des directives sur l’avortement médical aux médecins confrontés à des cas litigieux. Une autre solution serait l’organisation d’un référendum populaire pour lever les arrêts de la Cour européenne.
L’avortement reste interdit en Irlande, mais les femmes peuvent se rendre à l’étranger pour y pratiquer une interruption volontaire de grossesse sans être poursuivies. La diffusion d’informations sur les avortements légaux en dehors d’Irlande est en outre autorisée. Selon diverses sources, environ 4.000 Irlandaises se rendent chaque année au Royaume-Uni ou dans d’autres pays européens pour une interruption volontaire de grossesse.
news.va/apic/at