Effectivement, le décret impérial qui régit le financement des cultes en Belgique date de 1809. De quoi vouloir moderniser et remanier cette question. C'est ce que propose le ministre wallon des Pouvoirs locaux, Paul Furlan.
Dans son projet de réforme du financement des cultes, Paul Furlan avance prudemment, mais sûrement, car déjà en 2010, il faisait part de sa volonté de rationnaliser le financement des cultes chrétiens, juifs et musulmans. Aujourd'hui, il propose une phase-pilote pour tester de futurs contrats de gestion entre pouvoirs locaux et communautés locales.
Il faut savoir qu'en Belgique le financement des religions se fait à divers niveaux. En ce qui concerne l’entretien des bâtiments religieux, ils sont assurés par les communautés locales: les communes pour les cultes catholique, protestant, israélite et anglican; les provinces pour les cultes islamique, orthodoxe et la laïcité organisée. Cette situation, héritée de l’époque napoléonienne, n’est plus adaptée à la réalité actuelle, notamment face à l’augmentation du nombre de personnes sans confession. Il est vrai aussi que l'Eglise catholique perçoit 86 % de ce financement, alors que ses églises se vident, et l'islam à peine 2 %, alors qu'il est la deuxième religion du pays et que les mosquées sont pleines.
Vers une simplification
Le projet du ministre Furlan vise à simplifier la tutelle pour toutes les communautés locales. La reconnaissance d’une communauté de fidèles par les pouvoirs locaux serait fondée sur des critères déterminés, dont leur nombre, et ouvrirait l’accès au financement public pour gérer un patrimoine, moyennant inventaire et comptabilité. Le tout fixé dans un contrat de gestion pluriannuel favorisant, à terme, les collaborations voire les fusions.
Le fonctionnement des cultes sous l’angle régional coûte environ 24 euros par an et par habitant, pour les six cultes reconnus en Belgique, a indiqué le ministre. Pour les catholiques, la gestion des lieux de culte est assumée par les "fabriques d’église" qui reçoivent les subventions des communes. Les dépenses nettes pour les bâtiments religieux à charge des communes s'élèvent à 40 millions d’euros pour les dépenses ordinaires et à 40 autres millions pour les rénovations ou les constructions.
Apic/SB