Deux dramatiques tueries au Nigeria


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Deux dramatiques tueries au Nigeria
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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Récemment le quotidien britannique "Telegraph" rapportait l'égorgement de 15 chrétiens au Nigeria. Les malheureux ont été massacrés dans leur sommeil, le 28 décembre 2012, dans le village de Musari, au nord-est du pays. Trois jours après, le 31 décembre 2012, ce sont quinze autres personnes à qui on a ôté la vie au cours d’une attaque contre une église, près de la ville de Chibok, également dans le nord-est du Nigeria. L'information rapportée par l’Agence nationale nigériane des situations d’urgence (NEMA) est cependant démentie par l'armée. Dans ces deux massacres, la secte islamiste Boko Haram est fortement soupçonnée.

"D’après ce que nous savons, les agresseurs ont pénétré par effraction dans un certain nombre de maisons sélectionnées à l’avance. Ils y ont massacré 15 personnes dans leur sommeil", raconte un membre anonyme d’une œuvre d’entraide présente sur place. Les autorités ont également confirmé l’attaque, mais n'ont donné que peu de détails. Le bilan de 15 personnes donné par l’œuvre d’entraide correspond aux témoignages des habitants du village. "Les assaillants sont entrés silencieusement dans les maisons dont ils savaient que les résidents étaient chrétiens. Là, ils leur ont coupé la gorge", rapporte un résident.
Cette attaque du 28 décembre Musari comme celle qui s'est produite moins d'une semaine plus tard, le 31 décembre, à Chibok, portent la marque de la secte islamiste Boko Haram fortement soupçonnée des meurtres. Le groupe a pour objectif d’éliminer les chrétiens du nord du Nigeria et d’y établir un émirat islamique. Les attaques criminelles se sont produites dans les villes de Musari et de Chibok, toutes deux situées dans l’Etat de Borno, fief du groupe islamiste armé Boko Haram.

A Chibock, au Nord-est du pays ce sont 15 personnes tuées lors d'une attaque contre une église, rappporte Mohamed Kanar, le coordinateur régional de l’Agence nationale des situations d'urgence (NEMA). Il a déclaré à l’AFP le 31 décembre 2012 "selon notre personnel à Chibok, des assaillants ont attaqué une église pendant le service religieux du 31 décembre tuant par balle quinze personnes". Information aussitôt démentie par un porte-parole de l’armée nigériane affirmant "toutes les enquêtes indiquent que rien de tout ça n’est arrivé".

Un sénateur critiqué pour son implication dans le dialogue avec la secte Boko Haram
L’appel du sénateur Abba Ibrahim Bukar au dialogue avec Boko Haram est critiqué et même pointé du doigt par le président de l’Association chrétienne du Nigeria (CAN), le pasteur Ayo Oritsejafor. Ce dernier a dénoncé l’appel au dialogue entre le gouvernement fédéral et la secte islamiste Boko Haram, lancé par le sénateur qui estime le dialogue entre les deux parties "nécessaire à un retour de la paix dans le pays". Car pour le parlementaire il y a un lien entre la cause de la rébellion de la secte et "l’inégalité, la négligence et l’injustice" présentes dans la région. Mais le pasteur Oritsejafor dénonce ces propos "téméraires, irresponsables et insensibles". Ils sont de nature à "encourager" la secte, et à la rendre de plus en plus violente et audacieuse. "Il est naïf de croire que si le gouvernement fédéral dialoguait avec Boko Haram, celui-ci ne se limiterait qu’à faire des concessions", a renchéri l’homme d’Eglise. Le mouvement extrémiste musulman a clairement affirmé que son objectif était d’en finir avec l’éducation occidentale et d’instaurer la loi islamique dans tout le pays.

Un président déterminé à combattre la violence terroriste
Le président Goodluck Jonathan a annoncé de nouvelles mesures visant à mettre fin au fléau des attaques du groupe islamiste Boko Haram, à travers le pays. Dans son message de vœux à l’occasion du nouvel an, il a indiqué que son gouvernement fera davantage cette année pour renforcer les moyens des services de sécurité pour "endiguer le fléau du terrorisme". Car la paix et la sécurité sont les conditions "préalables au développement", a-t-il ajouté. Un président passablement ébranlé par ces attaques (on n'ose dire "en série") dans son pays, qui a vu les violences interreligieuses faire plus de 3.000 victimes depuis 2009.

B.L. avec Apic


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