Les hommages nationaux et internationaux se sont succédé pour saluer la mémoire du Prix Nobel de médecine, Rita Levi-Montalcini, décédée à l’âge de 103 ans à son domicile romain. Le Père Federico Lombardi, porte-parole du Saint-Siège, a salué lui aussi la scientifique et sénatrice, dont les funérailles ont lieu ce 2 janvier à Turin, ville natale de la neurologue.
Le Père Lombardi a évoqué une "figure éminente" et une "personne exemplaire", non seulement pour ses mérites scientifiques mais aussi pour son "engagement civil et moral". Rita Levi-Montalcivi était notamment la première femme à avoir intégré les rangs de l’Académie pontificale des sciences, en 1974. Bien qu’athée et s’étant prononcée à plusieurs reprises en faveur de l’avortement, elle a toujours loué la grande qualité et la liberté de recherche de cette institution.
Rita Levi-Montalcini, connue pour ses importantes découvertes sur les neurones et ses recherches sur le cerveau, est née à Turin en 1909 où elle a étudié la médecine. En 1936, la promulgation des lois raciales en Italie empêche la jeune femme d’origine juive de poursuivre sa spécialisation en neurologie et psychiatrie. Pendant la guerre, elle installe un laboratoire de fortune dans sa cuisine puis dans sa maison de campagne piémontaise. Elle y mène des expérimentations sur les embryons de poulets. Ses découvertes lui valent en 1947 une invitation à la Washington University de Saint Louis, dans le Missouri.
Elle y restera trente ans, poursuivant sa carrière en tant que chercheuse et enseignante, tout en dirigeant l’Institut de biologie cellulaire du Centre national de la recherche à Rome. En 1986, elle obtient la reconnaissance internationale grâce au Prix Nobel de médecine. Elle le reçoit en collaboration avec Stanley Cohen pour la découverte révolutionnaire des "facteurs de croissance de cellules nerveuses" (nerve growth factor, NGF).
Engagée dans l’éducation des femmes démunies
Cette découverte a notamment permis de mieux comprendre le développement du système nerveux et de faire d’énormes progrès dans l’étude des maladies cérébrales comme la maladie d’Alzheimer, des complications neurologiques liées au diabète et de certains phénomènes cancéreux. En août 2001, le président de la République italienne Carlo Azeglio Ciampi l’avait nommée sénatrice à vie pour "ses grands mérites dans le champ scientifique et social". Elle présidait une fondation à son nom, créée en 1992 et destinée à financer les études de femmes africaines et de jeunes dans le besoin en Ethiopie, au Congo et en Somalie notamment.
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