Les sœurs clarisses de Malonne faisaient partie des quatre nominés pour le prix Orfinger-Karlin "pour avoir permis de rendre effectif le droit à la libération conditionnelle en accueillant Michelle Martin".
Comme chaque année, la Ligue des droits de l’homme (LDH) attribue son prix Régine Orfinger-Karlin pour récompenser "une personne ou une association qui s’est distinguée par son action militante en faveur des droits humains". Pour l'édition 2012, ce prix a échu à l’ASBL Intact, une association spécialisée dans l’aide juridique des femmes victimes de violences sexuelles et les mutilations génitales.
Les trois autres nominés étaient le G1000, pour son action en faveur d’une démocratie citoyenne, l’ex-bourgmestre de Forest, Magda De Galan, pour avoir pris un arrêté communal interdisant que trois détenus occupent des cellules de 9 mètres carrés à la prison de Forest, et enfin les seours clarisses de Malonne.
Les sœurs, qui n’étaient pas présentes lors de la remise des prix, ont cependant envoyé une lettre de remerciement à la Ligue des droits de l’homme dans lequel elles se sont dit "touchées et honorées" par cette distinction.
Eviter l'émocratie
Dans ce courrier, les clarisses défendent la libération sous condition qu'elle qualifie d' "acquis important de notre époque qui permet d’entretenir chez des personnes, souvent blessées dans la conscience qu’elles ont d’elles-mêmes, l’espérance en un avenir possible". Elles y déplorent également le fait que les prisons n’ont souvent pas les moyens financiers et humains de mettre en œuvre un véritable travail de 'restauration'. Et réclament "un dispositif d’insertion qui protège particulièrement les femmes à leur sortie de prison".
Les sœurs de Malonne ont aussi fait valoir dans cette lettre que s'il était légitime que l’émotion publique puisse s’exprimer, elle devait être régulée par un débat qui instaure une juste distance entre l’émotion et la décision "afin d’éviter que la démocratie se dissolve en une “émocratie” violente et injuste".
P.G.