L’Eglise italienne soutient Mario Monti


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L’Eglise italienne soutient Mario Monti
Par Angélique Tasiaux
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
2 min

Le cardinal Angelo Bagnasco, président de la Conférence épiscopale italienne, a immédiatement réagi à l'annonce de la démission prochaine du Premier ministre Mario Monti. Dans un entretien publié le 10 décembre par le quotidien milanais "Corriere della Sera", il demande de "ne pas réduire à néant les sacrifices d'une année".

L'Eglise est "abasourdie" par l'irresponsabilité de certains hommes politiques italiens qui "pensent à s'installer alors que la maison brûle encore", a dénoncé le chef des évêques italiens, dans une critique indirecte à Silvio Berlusconi. "Cela confirme l'enracinement d'une crise qui n'est pas seulement économique mais culturelle et morale", a-t-il observé. Depuis un an, "le gouvernement technique a mis à l'abri (le pays) de capitulations humiliantes et hautement risquées", a encore déclaré le cardinal Angelo Bagnasco, prenant implicitement la défense du bilan du gouvernement de techniciens de Mario Monti.

"La plus grande préoccupation est la tenue de notre pays et donc la cohésion sociale. Jusqu'à quand l'Italie y parviendra?", s'interroge-t-il. "On ne peut réduire à néant les sacrifices d'un an, qui sont souvent retombés sur les couches les plus fragiles de la population". Pour l'archevêque de Gênes, la politique de rigueur mise en place par Mario Monti doit être poursuivie. Les grands sacrifices qui ont été demandés doivent donner des fruits concrets.

Le cardinal Bagnasco a aussi critiqué les partis italiens. "Pendant trop longtemps, les partis ont été incapables de parvenir à des décisions difficiles et de parler le langage de la franchise, et non celui de la démagogie facile".

Et comme si la charge du Cardinal Bagnasco ne suffisait pas, le président de la Commission pour le Travail, la Justice et la Paix de la Conférence épiscopale italienne est lui aussi monté au créneau dans un entretien à Radio Vatican. Mgr Giancarlo Bregantini a déclaré que "licencier Mario Monti en ce moment était une grave erreur, et que la marche à suivre serait plutôt d¹accomplir ce qui est en cours que de l¹interrompre, surtout de manière aussi brutale et polémique.". Il a précisé que les "préoccupations exprimées par le Cardinal Bagnasco n¹étaient pas de nature personnelle, mais de nature sociale".

Mario Monti a déclaré le 8 décembre au président Giorgio Napolitano son intention de démissionner dès que le Parlement aura accepté la "loi de stabilité". Il "ne juge pas possible de poursuivre son mandat", indique le communiqué du Quirinal, la présidence de la République. Sa décision fait suite à l'annonce de Silvio Berlusconi de se présenter aux prochaines élections législatives, début 2013.

news.va/at


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