Par un motu proprio "De Caritate Ministranda" signé le 11 novembre et publié le 1er décembre, le pape a choisi de mettre les organismes caritatifs sous l’autorité des évêques, garants de leur conformité aux principes de la doctrine catholique.
Avec ce nouveau document, Benoît XVI entend formaliser les liens juridiques qui unissent l’ensemble des organismes caritatifs catholiques aux évêques et, par delà, au conseil pontifical Cor Unum.
La charité est l'un des trois fondements de la mission de l’Église, aux côtés de la proclamation de la Parole de Dieu et la célébration des sacrements.
Sur le fond, "l’activité caritative de l’Église, à tous les niveaux, doit éviter le risque de se dissoudre dans une organisation commune d’assistance, en en devenant une simple variante". La charité chrétienne est invitée à oser déployer son caractère propre, en accord avec la doctrine catholique. Une telle préoccupation se retrouve dans la façon d'aborder la dignité de la vie humaine, de la conception au décès. Le financement des organisations caritatives n'est pas oublié, puisque celles-ci doivent être financées par des institutions ou organismes en lien avec l'Eglise. Aux évêques d'y veiller.
La dénomination "catholique" doit être utilisée avec le consentement des autorités habilitées à le faire. Et ces organismes « sont tenus à choisir leurs propres collaborateurs parmi des personnes qui partagent, ou au moins, respectent l’identité catholique de ces œuvres. » (art 7, § 1).
Comme le souligne Frédéric Mounier, "souvent, notamment dans les pays occidentaux, ces acteurs sont, en eux-mêmes, une sorte de « Parvis des Gentils » ouverts à tous, permettant ainsi à beaucoup de découvrir, de l’intérieur, les exigences de la charité évangélique, sans pour autant tous s’y conformer. De même, dans les pays du sud, notamment en Afrique où les organismes d’Église sont en première ligne dans la lutte contre le sida, il peut y avoir conflit entre la rectitude doctrinale et l’efficacité immédiate.".
la Croix/FM/at
