Dans une longue interview accordée au journal "la Croix", le cardinal Maradiaga, qui est le président de Caritas Internationalis depuis 5 ans, revient sur le motu proprio récemment publié par Benoît XVI, qui place les organismes caritatifs sous l’autorité des évêques.
Le cardinal Maradiaga observe un courant dans l'Eglise qui considère que l'action sociale relève du gouvernement, tandis que l'activité spirituelle serait le fait de l'Eglise. Or, selon lui, "la charité catholique n’est pas une simple philanthropie, une sorte de tranquillité pour la conscience".
L'une des caractéristiques majeures de cette charité est de ne "rien" demander "en échange". "Nous ne pratiquons pas le prosélytisme. Par exemple, dans un pays africain, tous nos collaborateurs sont musulmans, sauf le directeur, qui est catholique. Et cela fonctionne parfaitement." En d'autres mots, "le témoignage de la charité peut dire quelque chose de nos valeurs".
Quant aux investissements financiers, il importe de faire preuve de "discernement", sans oublier de dialoguer avec les parties concernées.
Enfin, le président de Caritas Internationalis souligne le paradoxe espagnol : les dons effectués à Caritas y sont en augmentation, alors que la situation économique ne cesse de péricliter…
FM/at