Crise du Kivu au cœur des préoccupations


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Crise du Kivu au cœur des préoccupations
Par La rédaction
Publié le - Modifié le
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Après l'appel solennel lancé par Benoît XVI pour la paix et la réconciliation dans cette région meurtrie de la république du Congo, de nombreuses associations, communautés se mobilisent pour apporter leur aide à la population. Caritas internationalis par la voix du cardinal Mariadaga dénonce le mobile économique du conflit. Le Bureau international catholique de l’enfance (BICE) exhorte les institutions à se mobiliser pour assurer la protection des civils, en particuliers les femmes et les enfants, grandement victimes du conflit.

Dans cette région de la RDC la Caritas est une organisation humanitaire particulièrement active. Caritas Congo mène un travail considérable pour soulager la souffrance des habitants de la ville ainsi que toutes les personnes déplacées à cause des combats. Une réunion des évêques, présidents des Caritas nationales d’Afrique, s’est tenue en novembre dernier en RDC pour organiser au mieux l’aide au Kivu. Le cardinal Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa et président de Caritas Internationalis, présent en ce moment à Rome, est d’ailleurs très reconnaissant à Benoît XVI d'avoir apporté sa voix pour appeler à la réconciliation. "Car la voix du Pape est très importante, surtout en Afrique où l’Eglise croît beaucoup. Il y a peut-être une guerre qui se prépare et ce n’est bien ni pour le Congo, ni pour l’Ouganda, ni pour le Rwanda. C’est un conflit uniquement pour l’argent motivé par les ressources minières de la région", déplore le cardinal. "Au niveau politique, il faut appuyer les efforts des Nations Unies" recommande-t-il encore.

L'appel du BICE au respect du droit des enfants et des femmes

En République démocratique du Congo, le BICE appelle toutes les parties concernées à respecter le droit international humanitaire et les droits de l’Homme en particulier à l’égard des populations les plus vulnérables dont les enfants et les femmes . "Les enfants sont injustement victimes de meurtres, enlèvements, traumatismes, abandons dans des maisons ou dans la rue en cette situation difficile de fuite, de faim et de violences sexuelles. Partout, des milliers d’enfants sont seuls, séparés de leurs parents et familles disparus dans le sauve-qui-peut général. C’est une dévastation totale. De façon générale, les enfants n’ont plus accès à l’éducation car tout le monde a peur, les enfants, les parents, les éducateurs", rapporte l’un de des relais du Bureau international catholique de l’enfance (BICE) sur place en République démocratique du Congo.

Les appels successifs lancés au niveau international par le Conseil de sécurité de l’ONU et par les Chefs d’Etat des Grands Lacs « n’ont pas dissuadé les groupes rebelles, y compris le M23 qui semble s’avancer vers Bukavu après la prise de Goma et de Saké, d'épargner les enfants et les populations civiles en général d’exactions graves, en dépit de l’accord du 24 novembre à Kampala », déplore le BICE. Dès lors, ce dernier exhorte les institutions à se mobiliser pour assurer la protection des populations civiles, en particulier la MONUSCO (la Mission de l’Organisation des Nations Unies), empêcher que des sévices graves ne soient infligés à des enfants, et que les enfants qui se trouvent dans les rangs des forces et groupes armés soient libérés. La Cour Pénale Internationale, le Conseil de sécurité et le Conseil des droits de l'homme sont également interpellés.

Premiers retours d'évacués
Au centre salésien Don Bosco de Goma, les évacués sont nombreux. Selon le dernier recensement, il s'agit de 2.180 groupes familiaux, 6.016 enfants dont 148 non accompagnés. Depuis deux semaines, le Centre met à leur disposition les services essentiels. Le dispensaire médical fonctionne à plein régime. La moyenne du nombre des consultations quotidiennes est de 150. Le Comité international de la Croix Rouge et Mercycorps fournissent de nombreuses citernes d'eau chaque jour. La nourriture des évacués est à la charge du Programme alimentaire mondial, qui distribue une ration sèche pour dix jours. L'ONG Save the Children prend en charge les cas de malnutrition sévère et, avec Médecins sans frontières et d'autres ONG, fournit des médicaments. Depuis quelques jours, les premiers retours d'évacués concernent environ 600 personnes sur 10 camions et 10 minibus.

B.L.

Catégorie : L'actu

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