Les événements semblent se précipiter en République Centrafricaine. Après plus de quinze jours d’opérations et de conquêtes de villes, les rebelles du Séléka seraient maintenant à une centaine de kilomètres de la capitale, Bangui. Pour faire face à la dégradation du pays, l’organisation MSF met en place une stratégie d’urgence pour aider la population au niveau sanitaire notamment.
Dernier rempart contre une avancée des insurgés dans la capitale, les renforts tchadiens appelés par François Bozizé, le président de la Centrafrique. Un chef d’Etat qui n’a jamais paru aussi affaibli, depuis son arrivée au pouvoir en 2003. Selon les rebelles, il aurait déjà « perdu le contrôle du pays ». « Nous demandons à tous les fils et filles de Centrafrique, à tous les éléments de forces de défense et de sécurité encore fidèles au régime de François Bozizé (…) de déposer les armes immédiatement » ont-ils réclamé mercredi.
La situation inquiète la communauté internationale. L’ambassade de France a notamment été visée à Bangui. Plusieurs centaines de personnes, proches du pouvoir, ont lancé des projectiles vers le bâtiment français mercredi. Ils souhaitaient ainsi dénoncer la passivité de l’ancienne puissance coloniale. Le président français, François Hollande a demandé au ministre de la Défense « de prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité » des plus de 1000 Français vivant en Centrafrique ou travaillant à l’ambassade. Même inquiétude du côté des Etats-Unis, et des Nations-Unies. Ils ont annoncé mercredi le retrait « temporaire » du pays de tous leurs employés jugés non indispensables, ainsi que de leurs familles.
MSF étend ses activités
Pour répondre à la dégradation de la situation du pays, l’organisation Médecins sans Frontières (MSF) présente en RCA depuis 1997, étend ses activités. Les combats et les violences se sont poursuivis au cours du week-end dans plusieurs régions du nord et du centre du pays. L’accroissement des mouvements militaires et les hostilités entre rebelles et forces armées centrafricaines forcent la population civile à se déplacer, l’empêchant souvent d’accéder aux services de première nécessité, en particulier à l’aide médicale, ce qui peut avoir rapidement des conséquences fatales pour une population déjà affaiblie par une décennie de violence armée et d’absence de système de santé.
L’Organisation met actuellement en place une équipe d’urgence supplémentaire pour répondre aux besoins accrus de la population civile dans les villes affectées par le conflit, et où MSF gère des projets réguliers (Ndélé, Kabo et Batangafo et Kaga Bandoro). Ailleurs, MSF poursuit ses activités régulières (Carnot, Boguila et Zémio).
Les activités de MSF en RCA couvrent un très large éventail de services, de la santé primaire et secondaire aux maladies négligées, en passant par la nutrition et la chirurgie. Le paludisme est souvent l’objectif principal de ses projets, cette maladie représentant la morbidité principale dans le pays. La vaccination, la lutte contre la maladie du sommeil, le VIH et la tuberculose sont également des éléments centraux des programmes menés par MSF en RCA.
Photo : armée régulière
News.va/MSF/BL