Editorial de Jean-Jacques Durré paru dans le "Dimanche Express" n°46 du 30 décembre 2012 :
Force est de reconnaître que 2012 n’a guère été une année réjouissante. Certes, il y a eu de grands moment positifs, notamment au sein de l’Église avec l’anniversaire des 50 ans du Concile Vatican II, l’ouverture de l’Année de la Foi et le synode sur la Nouvelle Évangélisation. Plus près de chez nous, nous avons assisté au lancement du synode diocésain de Tournai et à de multiples initiatives positives au niveau des paroisses, des mouvements associatifs et caritatifs, de l’engagement des jeunes et des moins jeunes dans des actions visant à améliorer le sort des plus démunis, à réconforter ceux qui ont perdu tout espoir, etc.
Aux côtés de ces instants de joie et de réconfort, il y a aussi, hélas, la réalité quotidienne que nous transmettent les médias: conflit en Syrie, guerre dans l’Est de la République Démocratique du Congo, tension entre Israéliens et Palestiniens, catastrophes naturelles, menaces nucléaires, réchauffement climatique… tout cela avec son lot de désolation, de tristesse, de souffrances… Sans oublier les persécutions religieuses, la crise économique entraînant pertes d’emploi et difficultés sociales… Le tableau n’est pas réjouissant.
Faut-il pour autant baisser les bras et se dire que "de toute manière, il n’y a rien à faire"? Non. L’Évangile ne nous cache pas les difficultés de la vie. Déjà, à l’époque du Christ, son pays, la Palestine, vivait sous le joug de l’occupant romain. Jésus lui même a dû faire face au rejet, à l’intolérance et aux privilèges de ceux qui avaient le pouvoir. Tout cela l’a conduit à mourir sur la croix.
La vie n’est pas facile? Elle n’apporte que tristesse et désolation? Au-delà de tout cela, l’Évangile nous invite à ne jamais désespérer, à confier nos soucis, nos peurs, nos craintes à Dieu, pour regarder avec Espérance – je dirais "malgré tout" – vers l’avenir. Plus facile à dire qu’à faire? Assurément. Personne n’a dit que la voie prônée par l’Évangile était aisée. Elle est exigeante, mais c’est un choix qui nous est offert, pas une obligation. À nous de choisir si l’on veut rester spectateur impassible et résigné ou si nous voulons être acteur et par notre action porter ce regard d’Espérance qui fait que nous pouvons, même modestement, contribuer à la construction d’un monde meilleur. Les pères de l’Europe, au sortir de la guerre, oubliant leurs divisions, querelles et rancunes, ont marché, peut-être sans le savoir, dans les pas du Christ. Nous sommes appelés à faire de même, à nous engager.
À l’aube de cette nouvelle année, nous sommes invités à contribuer à un monde meilleur auquel nous aspirons tous. Ce qui caractérise précisément le chrétien, c’est de ne jamais désespérer et de faire confiance à cette Espérance qu’est venue nous apporter Jésus à Noël.