Une délégation de responsables œcuméniques d’Europe et d’Afrique s'est rendue en Grèce. La situation difficile dans laquelle se trouve actuellement la Grèce n’est qu’un aspect d’une crise plus générale en Europe et dans le reste du monde. Cette crise, qui fait peser la menace d’une catastrophe économique, reflète aussi l’émergence d’une dégradation morale et spirituelle qui va jusqu’au cœur de l’Union européenne et du système économique actuel.
Le ministre adjoint des Affaires étrangères de Grèce, Konstantinos Tsiaras, a reconnu que si son pays est au centre du problème, "la Grèce n’est pas tout le problème", précisant "Nous n’allons pas laisser l’économie s’effondrer, mais l’Union européenne doit manifester sa solidarité en tant que valeur fondant son existence".
La délégation œcuménique était notamment composée du secrétaire général du COE, le pasteur Olav Fykse Tveit, et du secrétaire général de la KEK, le pasteur Guy Liagre. Au programme de ces deux jours de visite figurait notamment une audience accordée par l’archevêque Ieronymos II d’Athènes et de toute la Grèce.
Le primat s’est référé au caractère plus large de la crise, il a aussi mentionné le sentiment d’amertume croissant des Grecs qui ne souffrent pas seulement des difficultés économiques, mais aussi de l’image négative qu’on donne d’eux dans les médias. "Les Grecs ne sont ni les voleurs, ni les fraudeurs, ni les paresseux qu’on représente dans les médias européens, a-t-il poursuivi. Les Grecs sont des femmes et des hommes qui travaillent dur, dans le respect des principes de l’amour, de l’honneur et de l’hospitalité, et la conscience de leur dignité.". "Il ne s’agit pas seulement d’une crise grecque, mais d’une crise des relations", a ajouté l’archevêque, en insistant sur la responsabilité que chacun doit assumer.
"Un temps de crise est un temps pour la solidarité, l’unité et l’amour, et non pour la division" a rappelé le pasteur Tveit. Les tensions et malentendus entre la Grèce et l'Allemagne ne mettent pas seulement en danger les bases mêmes de l’Union européenne, ils poussent l’Église à retrouver son rôle.
Devant une soupe populaire au centre d’Athènes, un tiers de Grecs faisait la file aux côtés de migrants qui ne dépasseront jamais les frontières grecques.
COE/at