Nos églises sont-elles menacées? En mal d'entretien ou de finances, de nombreux édifices religieux sont en péril, certains risquent de fermer… Les restaurations permettent à nos édifices religieux de rester debout, mais à terme le moyen le plus sûr de les garder en activité c'est de les mettre en valeur. A l'invitation de la Fondation Églises ouvertes différents intervenants se sont rencontrés fin octobre à la Paix-Dieu pour une mise en commun de leur expérience de valorisation. Plusieurs exemples de mise en valeur ont été proposés. Ainsi la nouvelle destination de la chapelle du Marché à Jodoigne, le programme culturel de la collégiale Sainte-Gertrude à Nivelles ou les réalisations de l'association Sacred Places ont acquis le public à ces nouvelles perspectives de valorisation.
La chapelle du Marché à Jodoigne représente l'exemple type d'une valorisation réussie. Remarquablement restaurée, sa nouvelle affectation maintient un lieu de culte dans le cœur de l'église et installe un espace permettant des activités culturelles. Une cogestion entre la Fabrique d'église et les partenaires publics (ville, province, IPW) garantit la préservation et l'alternance de cette affectation multifonctionnelle.
Pour J-P Etienne, président de la Fabrique d'église de la collégiale de Nivelles, "le culte garde la priorité absolue. Rien n'est plus triste qu'une église où la spiritualité a disparu pour faire place à un hôtel, une salle de concert ou à des appartements". Des activités culturelles sont pourtant organisées à la collégiale (concerts, expositions, conférences), "mais l'église reste la maison de Dieu. Quelle que soit l'activité, le christ en croix dans le cœur reste illuminé pour symboliser cet état d'esprit".
L'asbl Sacred Places veut offrir une réponse à l'affectation de lieux pour à nouveau y faire vibrer une âme (photo). Elle réalise des projets en y intégrant la combinaison de diverses disciplines établissant une interaction entre professionnels et amateurs. L'association ne vise d'ailleurs pas que des lieux religieux. Elle s'intéresse tant aux pierres physiques qu'aux "pierres vivantes" (les gens). Raviver le tissu urbain en renforçant le tissu social se traduit dans le "travailler ensemble" où tous (amateurs et professionnels), se sentent impliqués.
Bernadette Lennerts
Écoutez Jacques Allard de Sacred Places