Une soixantaine de membres de l’Académie pontificale des sciences a été reçue au Vatican. Le dialogue et la coopération entre les mondes de la foi et de la science sont nécessaires, a déclaré Benoît XVI, pour éviter que les grandes questions de l’humanité ne soient abandonnées à l’irrationnel, au mythe ou à l’indifférence.
Devant les scientifiques réunis dans la Salle Clémentine, le pape est revenu une nouvelle fois sur les relations entre foi et raison. Face aux tentatives humaines de dévoiler les mystères de l’homme et de l’univers, il y a un "besoin urgent d’un dialogue et d’une coopération continus entre les mondes de la science et de la foi", a-t-il défendu. Cela afin de construire une culture du respect de l’homme, pour sa dignité, sa liberté et pour le développement durable de la planète.
Interdisciplinarité croissante
Les avancées de la science et de ses diverses disciplines révèlent "la grande unité de la nature insérée dans une structure du cosmos complexe". Ces progrès conduisent à une plus grande interdisciplinarité. Elle tend à prouver, selon le pape, que "les sciences ne sont pas des mondes intellectuels déconnectés les uns des autres et de la réalité, mais qu’elles sont plutôt interconnectées et dirigées vers une étude de la nature en tant que réalité unifiée, intelligible et harmonieuse malgré sa complexité".
L’univers n’est pas le chaos
"L’univers n’est pas le chaos ou le résultat du chaos", a affirmé Benoît XVI. Il est une "complexité ordonnée qui nous permet de nous élever, à travers une analyse comparative et l’analogie, à une vue plus universelle". Sans cette "nécessaire interaction entre foi et science, les grandes questions de l’humanité quittent le domaine de la raison et de la vérité pour l’irrationnel, le mythe ou l’indifférence, avec pour conséquence d’endommager l’humanité elle-même, la paix mondiale et notre destinée finale", a soutenu Benoît XVI.
L’Académie pontificale des sciences s’intéresse à la recherche scientifique fondamentale et aux problèmes liés à l’éthique, notamment les questions environnementales. Le pape nomme les 80 scientifiques qui y siègent. L’Académie est dirigée, depuis janvier 2011, par le protestant suisse Werner Arber, généticien et microbiologiste lauréat du prix Nobel en 1978.
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