La Conférence épiscopale d’Afrique du Nord (CERNA) est actuellement réunie en Sicile. Evêques, vicaires généraux et administrateurs apostoliques du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, de Libye, ou encore de Mauritanie se retrouvent, pour la première fois, à Mazara del Vallo, en Sicile. Un choix loin d’être fortuit. Les évêques ont en effet d’abord répondu à une invitation de l’évêque du lieu, Mgr Domenico Mogavero, -qui avait participé à deux précédentes assemblées. Au centre des préoccupations, l'inquiètude de l'Eglise pour les migrants.
La Sicile représente un point névralgique pour les flux migratoires en Méditerranée, sujet sur lequel les évêques de la région affichent leur préoccupation. Tandis que l’hostilité envers les migrants, surtout musulmans, semble croître en Europe. Dès lors, les évêques veulent faire entendre une parole positive sur ce phénomène, sur la base de leur expérience de pasteurs catholiques en terre d’islam.
Pour Mgr Landel, archevêque de Rabat au Maroc, interrogé par Radio Vatican dans le cadre de cette conférence, les chrétiens vivant au Maghreb ont un témoignage à apporter à l’Église : « Notre vocation de chrétiens en terre d’islam est de dire que nous pouvons vivre heureux notre foi en terre d’islam. Ils sont des hommes et des femmes comme nous, avec leurs questions, leurs problèmes. Et le concile nous invite à les écouter, à les estimer, les aimer. Il nous faut accepter de nous convertir, quitter notre attitude défensive face à l’islam pour vivre avec eux. » « En Afrique du nord et dans les pays limitrophes, comme le Mali, le Sénégal, le Niger, L’Église a un rôle à jouer, qui n’est pas donné par sa puissance mais par sa façon positive et aimante de regarder le monde, ouverte à la réconciliation entre les hommes », a ainsi continué Mgr Landel, faisant allusion aux demandes exprimées par les gouvernants de ces pays aux évêques d’intervenir –avec les responsables musulmans– comme médiateurs dans les conflits et dans les processus de réconciliation.
Rad. Vat./Lcx/BL
